CEDEAO/Limitation de mandats : Et Mohamed Bazoum fit BOOM !

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CEDEAO/Limitation de mandats : Et Mohamed Bazoum fit BOOM !
CEDEAO/Limitation de mandats : Et Mohamed Bazoum fit BOOM !

Africa-Press – Togo. « L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté » (Jean-Jacques Rousseau). « Les auteurs de coups d’Etat ont toujours une justification ; quittons le Mali pour la Guinée, le Burkina Faso, tentative de coup d’Etat il n’y a pas longtemps en Guinée Bissau, est-ce que vous aussi êtes déterminé dans votre opposition à ces coups d’Etat, à vous opposer également aux changements constitutionnels ? », telle est la question franche qui a été posée à Mohamed Bazoum, président du Niger sur Emedia.

Sans se débiner, l’homme répond : « Vous savez quel a été le problème du président Issoufou avec le président Alpha Condé, c’est qu’il a voulu céder le pouvoir. Nous sommes contre le troisième mandat, et nous sommes en train de changer le protocole de la CEDEAO relatif à la démocratie, à la bonne gouvernance et aux élections pour que nous prévoyions des dispositions qui, justement, font des changements constitutionnels pour envisager des mandats supplémentaires indus comme étant une entreprise de subversion sur les institutions, exactement comme un coup d’Etat. S’il venait à l’esprit au président de faire un autre mandat, il tombera certainement sous le coup des nouvelles dispositions que nous allons mettre dans le prochain protocole et ça vaudra pour moi aussi ou pour quiconque ».

Voilà des propos qui rebattent les cartes dans les pays déjà abonnés et qui doit donner à réfléchir dans les futurs pays dont les présidents nourrissent l’ambition de faire comme d’autres pour prolonger la jouissance de ce poste ô combien mielleux, doux et si…grisant.

Maintenant, reste à déterminer ce que Bazoum met dans « prochain protocole ». Car, on a encore souvenance qu’il y a sept ans à Accra, les présidents gambien et togolais étaient ceux qui avaient botté en touche le projet de réforme de ce protocole.

Il est vrai que du temps a passé, mais un temps qui a permis à Faure Gnassingbé d’amorcer le virage du troisième puis du quatrième mandat d’une part, et à Alassane Ouattara d’embrayer le troisième. Des bruits courent que Macky Sall aussi en rêve, l’homme ne faisant rien pour éteindre les informations insistantes allant dans ce sens.

Mais que se passera-t-il au cas où, comme en 2015 à Accra, un président, pour ses intérêts égoïstes mêlés à de la boulimie du pouvoir, venait à poser un droit de véto contre ce projet de réforme ? Le risque que l’espace CEDEAO redevienne un champ de coups d’Etat permanents serait alors très grand. Et alors, les futurs putschistes pourraient brandir le refus d’adoption du protocole réformé comme un argument –qui sera très difficile à condamner- qui justifierait leurs actes. Et ils prendraient plaisir à rappeler les propos du président Bazoum pour qui « les mandats supplémentaires indus » sont considérés« comme étant une entreprise de subversion sur les institutions, exactement comme un coup d’Etat ».

La CEDEAO réussira-t-elle son renouveau ? Surmontera-t-elle l’égoïsme de certains pour s’affirmer et reprendre la main dans un espace où de plus en plus, l’accès au pouvoir par la violence est de moins en moins mal perçu par les populations qui assistent aux violations de leur Constitution sans possibilité de l’ouvrir pour s’indigner ?

Déjà en juillet prochain, un sommet de l’institution se profile. Et de la célérité à faire adopter la réforme avant toute future élection présidentielle dans l’espace, dépendra le retour progressif de la confiance entre gouvernants et gouvernés.

Godson KETOMAGNAN

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