Africa-Press – Togo. Le Togo renoue avec ses vieilles habitudes avec les repressions sauvages et inhumaines des dernières manifestations publiques des 5, 6, 26, 27 et 28 juin 2025.Après un communiqué totalement dans le déni de vérité, le gouvernement sortant a rencontré vendredi 04 juillet au ministère des Affaires Étrangères à Lomé, le corps diplomatique, les chefs de missions et institutions accrédités au Togo pour les situer sur les récents événements sociopolitiques survenus dans le pays, et présenter un aperçu global de la situation.
Face aux diplomates pour cette mission, les ministres des Affaires Etrangères,Robert Dussey, de l’Administration Territoriale, Awate Hodabalo, de la Sécurité, Calixte Madjoulba de l’Enseignement Technique, Isaac Tchiakpe et des relations avec les institutions de la République,Pacôme Adjourouvi ont fait la communication à leur manière.
Pour Robert Dussey «Cette rencontre s’inscrit dans une démarche de transparence et de dialogue ouvert que nous souhaitons maintenir avec le corps diplomatique».
De son côté Awate Hodabalo indique que «le gouvernement avait pourtant pris soin, depuis le 19 juin, de rappeler les règles qui régissent les manifestations publiques pacifiques. Mais nous avons été surpris par la violence qui s’établissait ces jours-là. Nous vivons aujourd’hui une situation calme, sereine. La campagne électorale a démarré le 1er juillet, et se poursuit jusqu’à ce jour dans la tranquillité et la liberté retrouvée»
Quant à Isaac Tchiakpé ,ministre de l’Enseignement Technique , de la Formation Professionnelle et de l’Apprentissage «Ces manifestations viennent des entrepreneurs de violence virtuelle. Nos forces de l’ordre ont toujours usé de la force proportionnée en matière d’encadrement des manifestations publiques…Ces jeunes qui étaient dans la rue menaçaient de faire du mal aux forces de l’ordre sous l’emprise de substances psychoactives. Il y a eu des images importées du Kenya pour faire croire que c’est au Togo. Il n’y a pas de coupure d’internet au Togo, c’est plutôt une main ferme de l’État qui veut garantir la sécurité à tout le monde. Nous avons un pays qui se porte bien, les commerces s’ouvrent, l’administration est ouverte et tout se passe bien.
A l’exception de Dussey, les mêmes ministres sortants étaient face à la presse mercredi, 9 juillet 2025 pour le même exercice.
« Ce n’est pas du militantisme, c’est du terrorisme », pointe Pacôme Adjourouvi.
« Nous sommes dans un État de droit. Le respect des lois n’est pas négociable. Ce que nous avons vu relève d’une manipulation orchestrée. Appeler à la violence gratuite, c’est du terrorisme », renchérit Hodabalo Awaté
« Protéger nos enfants et la société est une priorité. L’État va agir. Nous avons les outils légaux pour encadrer les dérives des réseaux sociaux », Ministre Calixte Madjoulba
« Il s’agit d’agissements criminels fomentés par des groupes non institutionnalisés, visant à fragiliser l’État et semer la terreur », conclut Tchiakpé.
Déni de vérité et indignité
Les déclarations des membres du gouvernement sortant ne sont aucunement surprenantes car c’est bien l’habitude de la maison.
Mais au regard de la violence et les repressions sauvages et inhumaines surtout avec des pertes en vies humaines, il est totalement inconcevable que ces ministres ne puissent pas condamner ces actes répréhensibles. Ils s’acharnent seulement sur des manifestants molestés dont la plupart aux mains nues.
Le plus surprenant est le fait que Madjoulba, Adjourouvi et Tchiakpé ont longtemps fait l’Europe notamment la France et devaient savoir comment des dirigeants responsables font face à des situations similaires. On constate malheureusement qu’ils se sont tropicalisés et débitent des sornettes qui indignent à plus d’un titre. Pis, Tchiakpé mû par une envie morbide de se faire repêcher dans le prochain gouvernement, s’illustre dans la démesure et du zèle outrageant.
Cette posture d’un gouvernement démissionnaire depuis plus de deux mois, ne rassure aucunement la population. Au contraire, elle contribue à radicaliser les Togolais debout à la recherche d’un mieux être.
Kokou AGBEMEBIO
LeCorrecteur
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