Faure Gnassingbé Interdit tout aux Économistes

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Faure Gnassingbé Interdit tout aux Économistes
Faure Gnassingbé Interdit tout aux Économistes

Africa-Press – Togo. Au Togo, l’opportunité d’entreprendre et de réussir est dépendante de l’allégeance au pouvoir en place. Et ceci est un secret de polichinelle. Mais une autre pratique de terreur désormais mise en place par le régime de Faure Gnassingbé est d’interdire aux établissements commerciaux (hôtels, centre de divertissement) et centres culturels et religieux d’accueillir des conférences et réunions des partis politiques d’opposition et celles des Organisations de la Société Civile.

Lorsque l’information de la nomination de Faure Gnassingbé comme médiateur du conflit entre la RDC et le Rwanda a été confirmée, un observateur africain a déclaré que le chef de l’Etat togolais s’est assuré une main mise sur son pays ; par conséquent, il peut s’offrir le loisir des médiations internationales.

Cette analyse n’est pas forcément loin de la réalité au regard du régime de terreur que le fils du Général Gnassingbé Eyadéma a instauré au Togo.

En plus des assauts des groupes armés au nord du pays, les Togolais sont contraints de subir une autre terreur politique, psychique et commerciale de la part de Faure Gnassingbé et sa minorité qui ont décidé contre vents et marées de s’éterniser au pouvoir.

Depuis que le régime RPT/UNIR a affiché sa volonté de conservation du pouvoir ad vidam æternam, il n’est plus possible aux partis d’opposition et aux Organisations de la Société Civile de tenir des réunions, séminaires, conférences librement dans des espaces publics offerts par des opérateurs économiques, des centres culturels ou encore des organisations religieuses au Togo.

Les preuves de cet abus qui prend désormais des allures de terreur sont légions.

En effet, le modus operandi du regime RPT/UNIR consiste à interdire expressément la tenue de manifestations annoncées. Mais les arguments justifiant les interdictions devenant de plus en plus obsolètes, Faure Gnassingbé et sa minorité ont changé de fusil d’épaule. Désormais ils passent par leurs “lobbies armées” pour faire pression sur les propriétaires des espaces publics afin de ne plus donner droit aux demandes des partis politiques et autres organisations qui voudraient y tenir des réunions publiques.

Il faut relever que la dernière expérience de la DMP (regroupement de partis d’opposition) au moment de la visite de l’honorable député de la CEDEAO, Guy Marius Sagna en septembre dernier à Lomé, a marqué les esprits.

Pour rappel, ce dernier devrait avoir, sur invitation de la DMP, tenir une rencontre d’échanges avec les citoyens togolais. Le lieu de la rencontre étant payé et réservé, les propriétaires se récuseront plus tard évoquant un défaut d’autorisation du gouvernement (pourtant légalement cette autorisation n’est pas requise).

La rencontre qui s’est tenue finalement au siège du parti CDPA a été interrompue par une agression de milices du gouvernement avec de nombreux blessés et des dégâts matériels.

Cette expérience a par conséquent laissé un profond traumatisme au sein des opérateurs économiques qui désormais craignent des représailles sur leurs biens et leur propre personne au cas où des événements de partis de l’opposition et Organisations de la Société Civile se tiendraient dans leurs locaux.

Le vendredi 18 avril dernier, le Front Touche Pas A Ma Constitution a annoncé avoir recherché en vain un espace public pour y tenir une conférence débat sur le bilan des 20 ans de pouvoir de Faure Gnassingbé.

Il est inimaginable que les nombreux hôtels de Lomé, les multiples centres culturels ainsi que les centaines salles locatives offertes par les organisations religieuses, se refusent à faire des affaires si derrière il n’y avait cette crainte de représailles des miliciens à la solde du pouvoir togolais.

Au Togo, la liberté d’entreprise au-delà des frontières de la légalité, dispose désormais d’une autre limite: ne pas entraver la volonté de conservation de pouvoir de Faure Gnassingbé.

Source: lalternative.info

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