Africa-Press – Togo. Près de 15 ans suivant son accession au pouvoir dans des conditions non démocratiques, Faure Gnassingbé a fini par accepter d’organiser des élections locales en juin 2019 sous de multiples pressions nationales et internationales. Alors que de nouvelles élections sont prévues en juillet 2025, le bilan des 6 premières années de gouvernance locale est aussi décevant que les deux décennies que Faure Gnassingbé a passé à s’amuser avec le destin de tout un peuple.
Les Togolais sont conviés par une certaine classe politique du pays à renouveler leur confiance ou élire de nouveaux acteurs de la gouvernance locale le 10 juillet 2025. Ce seront les deuxièmes élections municipales que connait le pays après plus d’un quart de siècle sans véritables élus locaux.
Lors du premier scrutin qui a eu lieu le 30 juin 2019, un souffle d’espoir a nourri le vœu des Togolais de voir enfin leur environnement immédiat être transformé par la présence de conseilleurs élus par leur soin et, par conséquent, qui seraient à même de prendre en compte leurs besoins, ne serait-ce que élémentaires.
Cependant au terme de six (06) années de gouvernance par les maires et leurs conseillers, les fruits n’ont guère tenu les promesses des fleurs. S’il faut relever une relative amélioration en termes du temps de délivrance de certains documents administratifs, les promesses de réaménagement des infrastructures socio-économiques sont demeurées des leurres.
La ville de Lomé, capitale du pays que le régime RPT/UNIR a réussi à découper de manière anarchique, ne reflète aucunement cette gouvernance locale tant espérée par les populations.
Après une demi-douzaine d’années, de nombreuses artères de la ville ont une allure antique. Et le plus frappant, c’est l’état des marchés secondaires au sein desquels les “bonnes dames’’ sont obligées d’exercer leurs activités.
Au marché d’Akodessewa par exemple, la voie principale qui passe devant les étalages des commerçantes devient totalement boueuse à chaque pluie. Pire, à cette boue s’ajoutent des déchets formant un environnement sale et propice au développement de maladies.
Dans la ville de Aneho, à 45 Km de Lomé, les femmes sont obligées de lancer des cris de SOS au maire afin de les protéger des chutes de noix de coco et des branches de cocotiers qui tombent sur elles au moindre vent qui souffle. Cela étant dû au fait que ces commerçantes ne bénéficient pas d’un lieu leur assurant une sécurité minimale à leurs activités.
Pourtant, toutes ces municipalités ne cessent de collecter les taxes quotidiennement dans les marchés laissés à l’abandon, sans aucune réglementation.
Il faut également noter que le régime RPT/UNIR qui gouverne le Togo s’est employé à ne pas laisser champ libre aux différentes communes afin d’exercer les prérogatives à elles conférées par les textes. Et le résultat de cette boulimie du pouvoir par Faure Gnassingbé et ses proches collaborateurs est un échec patent de la décentralisation au Togo.
Les communes, même celles dirigées par des responsables de l’opposition politique, sont à l’image de tout le pays, surtout en matière d’infrastructures socio-économiques.
Alors qu’une nouvelle course vient d’être lancée pour des élections municipales prévues en juillet prochain, certains élus locaux commencent par se bousculer pour des lancements de chantiers ou encore des inaugurations fantaisistes. Le but étant d’étoffer de nouvelles promesses électorales.
Mais l’enjeu principal de ces élections qui arrivent réside en la volonté de Faure Gnassingbé de s’accaparer de tous les pans du pouvoir politique. Cela a été observé lors des dernières pseudo élections législatives où les sièges ont plutôt été attribués pour avaliser le projet de coup d’Etat constitutionnel.
Qui le régime RPT/UNIR compte récompenser cette fois-ci à travers ces élections? Le développement local n’est ni l’enjeu principal ni la priorité du président du conseil des ministres du Togo.
Kossi Lamba
Source: lalternative.info
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