Hodabalo Interdit Manifestation Contre Adjourouvi

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Hodabalo Interdit Manifestation Contre Adjourouvi
Hodabalo Interdit Manifestation Contre Adjourouvi

Africa-Press – Togo. Sur TV5 Monde, le ministre des Droits de l’Homme, Pacôme Adjourouvi, déclarait toute honte bue la semaine dernière que les manifestations ne sont pas interdites au Togo. Quelques jours plus tard, son collègue de l’Administration territoriale signe une interdiction officielle. Deux discours, mais une seule réalité: aucune manifestation critique ne passe.

Motifs: tension sécuritaire, risque de trouble à l’ordre public et itinéraire longeant la lagune de Bè, lieu où le corps de Jacques Koutoglo, 17 ans, a été repêché après la marche de juin.

En un mois, trois manifestations interdites, dont une messe commémorative. Le gouvernement invoque la sécurité, mais des voix dénoncent un verrouillage assumé de l’espace civique.

« Quand toutes les portes sont fermées, même les silences deviennent suspects ». Cette phrase d’un défenseur des droits humains résume le climat actuel au Togo, où la marche pacifique prévue le 9 août 2025 vient d’être interdite.

Depuis début juillet, trois mobilisations ont été empêchées, auxquelles s’ajoute une messe pour le 40e jour de Jacques Koutoglo, autorisée dans un premier temps par le maire de Golfe 1, puis interdite ensuite par le préfet du Golfe.

La société civile et l’opposition politique peinent à se faire entendre. Et la répression ne se limite pas à la rue. Plusieurs activistes rapportent des intimidations numériques. Depuis fin juin, la connexion internet est restreinte et les réseaux sociaux sont difficilement accessibles.

Depuis la modification constitutionnelle controversée de mars 2024, la restriction de l’espace civique s’est accélérée. Pour étouffer les manifestations de l’opposition, les motifs ne manquent pas: trouble à l’ordre public, conjoncture tendue, lieux sensibles…

Mais selon le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, que le Togo a ratifié, la liberté de réunion pacifique est un droit fondamental. En priver un groupe sous prétexte de sécurité, sans preuves concrètes, revient à violer cet engagement.

L’État a le devoir de protéger les manifestants pacifiques, pas de les faire taire.

François BANGANE

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