ONU–Il (Abdoulaye Maïga) l’a quand-même fait !

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ONU–Il (Abdoulaye Maïga) l’a quand-même fait !
ONU–Il (Abdoulaye Maïga) l’a quand-même fait !

Africa-Press – Togo. Les commentaires et les analyses vont bon train après l’allocution du Premier ministre malien par intérim, Abdoulaye Maïga à la tribune des Nations Unies ce samedi 24 septembre 2022. « Populiste », « du déjà vu », « vulgaire et ténébreux », « pure fantasme », sont quelques qualificatifs d’une partie de l’opinion publique alors que d’autres acclament le Malien des deux mains.

Pendant un peu plus d’une demi-heure, le Colonel Abdoulaye Maïga dans son ensemble boubou identitaire, a tenu en haleine son auditoire au siège des Nations-Unies à New York. Cette allocution très « directe », sans langue de bois, a été l’occasion pour le Malien de « remettre » à leur place, certaines personnalités politiques de haut rang à la suite de leur sortie médiatique sur les sujets d’actualités de son pays. Du Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres, en passant par le bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló et le nigérien Bazoum pour aboutir au président ivoirien Alassane Ouattara, chacun en a pris pour son grade. Les autorités françaises n’ont pas été échappées à la “tronçonneuse” du Premier ministre malien.

Sur la forme, il faut dire qu’Abdoulaye Maïga n’en avait que cure des convenances du « politiquement correct » de la diplomatie internationale. Les mots choisis ne souffrent d’aucune ambigüité, le ton ferme et rassurant. Même si on peut reprocher beaucoup de manquements et faiblesses à l’ONU, il faut admettre que sa tribune conserve cette exceptionnelle liberté d’expression.

Ainsi, le fond du discours du Premier ministre malien a permis de comprendre le caractère et la position que les autorités maliennes voudraient afficher aux yeux du monde entier. En l’occurrence, celles-ci exigent un rapport de respect réciproque envers le Mali qui demeure engagé à travailler avec tous les partenaires sur un pied d’égalité.

Dans son discours, Abdoulaye Maïga a dénoncé la « victimisation » des 49 soldats ivoiriens arrêtés à l’aéroport de Bamako dont 46 demeurent en détention actuellement. Il a appelé autant le Secrétaire Général de l’ONU que le Président en exercice de la CEDEAO à cesser leur invective contre le Mali. Le Premier ministre malien est allé plus loin en taxant les autorités françaises de « junte » et a réitéré les accusations de tentative de déstabilisation du Mali par ladite « junte ». Les chefs d’Etats africains friands des « mandats à vie » ou des « 3ème mandat » n’ont pas été épargnés car le malien a démontré la supercherie juridique et politique qui conduit à ce phénomène.

On peut tout reprocher au Colonel Abdoulaye Maïga, mais il a quand-même eu le courage de dénoncer des pratiques incongrues en Afrique, pratiques soutenues et encouragées par certaines puissances occidentales. Si on lui reproche sa légitimité politique car n’ayant pas été nommé par un président élu dans les urnes, alors il faut aussi regarder du côté des nombreux « simulacres » d’élections démocratiques organisées sur le continent. Ces pseudo présidents démocratiquement élus avec plus de 70% des suffrages exprimés alors même qu’ils font déjà plus de 10 ans voire 15 ans à la tête de leur pays.

Pendant ce temps, l’alternance va bon train en Europe, aux Amériques et même en Asie. Sur le continent, certains chefs d’Etats africains sont « collés » aux fauteuils présidentiels et sont réfractaires aux réformes des institutions sous régionales. La léthargie de la CEDEAO en est un exemple. Si Abdoulaye Maïga, Assimi Goïta sont illégitimes à défendre leur pays dans le concert des Nations parce qu’ils sont militaires et ne sont pas issus d’élections transparentes alors il y a plusieurs présidents civils et malproprement élus qui souffrent de la même illégitimité.

Pour tous ceux font de la masturbation intellectuelle en maniant excellemment la langue de Molière afin de démonter le discours d’Abdoulaye Maïga, il faut qu’ils admettent qu’en réalité celui-ci a dit haut et fort ce qu’ils sont incapables de dire désormais à cause de leur compromission.

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