Africa-Press – Togo. Ils étaient là, en grand nombre, visages graves et discours apprêtés. Le 7 avril à Dapaong, chefs traditionnels, notables et quelques citoyens choisis ont été réunis pour applaudir – encore – la nouvelle Constitution adoptée en mai 2024.
Une scène qui ressemble étrangement à d’autres déjà vues, entendues, rejouées, recyclées. La cinquième République togolaise, censée incarner un nouveau départ, semble plutôt s’enliser dans les vieilles recettes: celles du simulacre, du simulé et du déjà dit.
Souvenons-nous: le 8 avril 2024, au lendemain d’un vote nocturne organisé dans la précipitation, le pays découvrait avec stupeur une réforme constitutionnelle votée sans consultation, sans débat, et sans transparence. Face à la levée de boucliers, le régime s’était empressé d’envoyer ses députés à travers le pays pour une tournée d’« explication », déjà mal engagée, tant elle sentait le rattrapage.
Ce qui devait être un dialogue s’est vite transformé en une série de réunions folkloriques où sandwichs et per diem suffisaient à faire dire aux « représentants des communautés » que la réforme avait reçue « l’adhésion populaire ».
Un an plus tard, rebelote. Voici les mêmes visages, les mêmes mots, les mêmes rengaines. Une campagne intitulée « S’engager pour la 5e République » est lancée en grande pompe à Kara.
Les ministres, les préfets, les chefs traditionnels sont mis à contribution, comme si la répétition du mensonge pouvait en faire une vérité. Les seuls grands absents cette fois-ci sont les “groupes organisés”. Comme si la multiplication des actes de propagande pouvait effacer l’acte originel: une réforme imposée, taillée sur mesure, et rejetée par une large partie de la population.
À bien y regarder, cette nouvelle tournée est moins un moment d’unité qu’un symptôme: celui d’un régime en mal d’amour populaire, contraint de remettre la pression pour donner à voir une adhésion qui n’a jamais existé. Car malgré les déclarations de soutien, le malaise est là, palpable.
La réforme constitutionnelle censée inaugurer un « nouveau cycle » est perçue, à juste titre, comme une manœuvre pour verrouiller le pouvoir, non comme une avancée démocratique.
Alors, que cache cette nième campagne de mobilisation ? Une tentative désespérée de lubrifier intellectuellement une pilule que le peuple continue de rejeter ? Ou une nouvelle étape dans la mise en scène d’un consensus fabriqué pour les caméras et les chancelleries ?
Dans un pays où les institutions sont à la botte, où les contre-pouvoirs sont neutralisés, et où les libertés sont constamment sous surveillance, la seule adhésion qui compte est celle qui s’exprime librement, sans pression, sans manipulation.
François Bangane
Source: lalternative.info
Un an après l’adoption controversée de la nouvelle Constitution togolaise, le pouvoir de Lomé multiplie les tournées d’adhésion et les déclarations de soutien, comme pour maquiller une pilule qui passe toujours aussi mal. Derrière cette mise en scène bien huilée, se révèlent les incohérences d’un régime en quête de légitimité populaire qu’il n’a jamais réellement obtenue.
Ils étaient là, en grand nombre, visages graves et discours apprêtés. Le 7 avril à Dapaong, chefs traditionnels, notables et quelques citoyens choisis ont été réunis pour applaudir – encore – la nouvelle Constitution adoptée en mai 2024.
Une scène qui ressemble étrangement à d’autres déjà vues, entendues, rejouées, recyclées. La cinquième République togolaise, censée incarner un nouveau départ, semble plutôt s’enliser dans les vieilles recettes: celles du simulacre, du simulé et du déjà dit.
Souvenons-nous: le 8 avril 2024, au lendemain d’un vote nocturne organisé dans la précipitation, le pays découvrait avec stupeur une réforme constitutionnelle votée sans consultation, sans débat, et sans transparence. Face à la levée de boucliers, le régime s’était empressé d’envoyer ses députés à travers le pays pour une tournée d’« explication », déjà mal engagée, tant elle sentait le rattrapage.
Ce qui devait être un dialogue s’est vite transformé en une série de réunions folkloriques où sandwichs et per diem suffisaient à faire dire aux « représentants des communautés » que la réforme avait reçue « l’adhésion populaire ».
Un an plus tard, rebelote. Voici les mêmes visages, les mêmes mots, les mêmes rengaines. Une campagne intitulée « S’engager pour la 5e République » est lancée en grande pompe à Kara.
Les ministres, les préfets, les chefs traditionnels sont mis à contribution, comme si la répétition du mensonge pouvait en faire une vérité. Les seuls grands absents cette fois-ci sont les “groupes organisés”. Comme si la multiplication des actes de propagande pouvait effacer l’acte originel: une réforme imposée, taillée sur mesure, et rejetée par une large partie de la population.
À bien y regarder, cette nouvelle tournée est moins un moment d’unité qu’un symptôme: celui d’un régime en mal d’amour populaire, contraint de remettre la pression pour donner à voir une adhésion qui n’a jamais existé. Car malgré les déclarations de soutien, le malaise est là, palpable.
La réforme constitutionnelle censée inaugurer un « nouveau cycle » est perçue, à juste titre, comme une manœuvre pour verrouiller le pouvoir, non comme une avancée démocratique.
Alors, que cache cette nième campagne de mobilisation ? Une tentative désespérée de lubrifier intellectuellement une pilule que le peuple continue de rejeter ? Ou une nouvelle étape dans la mise en scène d’un consensus fabriqué pour les caméras et les chancelleries ?
Dans un pays où les institutions sont à la botte, où les contre-pouvoirs sont neutralisés, et où les libertés sont constamment sous surveillance, la seule adhésion qui compte est celle qui s’exprime librement, sans pression, sans manipulation.
François Bangane
Source: lalternative.info
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