TOGO/Question de la présidentielle 2020 : Un avocat s’introduit à l’Élysée contre Faure

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TOGO/Question de la présidentielle 2020 : Un avocat s’introduit à l’Élysée contre Faure
TOGO/Question de la présidentielle 2020 : Un avocat s’introduit à l’Élysée contre Faure

Africa-Press – Togo. A deux (02) ans d’une nouvelle élection présidentielle au Togo, Dr Gabriel Agbéyomé Messan Kodjo ne désarme pas. Convaincu d’être le « Président Démocratiquement Élu » du Togo au sortir de la présidentielle du 22 février 2020, Dr Agbéyomé Kodjo multiple depuis trois ans des stratégies pouvant lui permettre de garantir ses droits, fussent-ils judiciaires ou bien plus. Ainsi, après sa victoire à la cour de justice de la CEDEAO contre l’Etat togolais au sujet de la présidentielle 2020 et de la violation de ses droits, l’homme s’est engagé dans une autre bataille liée à la présidentielle 2020. A travers un collège d’avocats inscrit au Barreau de Paris, M. Agbéyomé a déposé le 09 mai 2023 à l’Élysée, une correspondance avec décharge, demandant que toute la lumière soit faite sur le courrier de félicitations annoncé envoyer par le Président de la République Française, Emmanuel Macron, à Faure Gnassingbé, Président de la République Togolaise pour sa réélection à la magistrature suprême en 2020 (confer communiqué de l’avocat, page 5). Par ailleurs, le 05 juin 2023, M. Kodjo s’est, dans une lettre ouverte, adressée aux magistrats de la cour constitutionnelle du Togo, sur leur posture lors du contentieux électoral 2020. Voici l’intégralité de ladite lettre !

COMMUNIQUE DE PRESSE

Le 22 février 2020, se tenait l’élection présidentielle au Togo. Sans surprise, Faure GNASSINGBE était largement réélu pour la quatrième fois consécutive, avec 72% des voix selon les résultats officiels. Ainsi, la dynastie GNASSINBE règne depuis plus de 56 années au TOGO.

L’annonce des résultats la plus rapide de l’histoire 24 heures après le scrutin, a précédé une période de manifestations populaires et de contestations de la société civile pacifique et déterminée. Période marquée, selon Amnesty International, par une répression et une restriction importante de la liberté d’expression et de réunion.

Ces restrictions majeures ont été la réponse étatique à une contestation reprise de toute part, y compris par le principal candidat de l’opposition, Monsieur Agbéyomé KODJO, qui revendique la victoire selon le recollement des procès-verbaux des bureaux de vote et selon les témoignages des proches de Faure GNASSINGBE en quête de subornation.

Et pourtant, les troubles postélectoraux des mois de mars et avril 2020 se sont apaisés à la suite de la publication, par le RFI, d’une lettre de félicitations du Président Emmanuel MACRON à M. GNASSINBE, datée du 25 mars 2020, aussitôt dénoncée par les organisations de la société civile réunies au sein du Front Citoyen Togo Debout.

Cependant, l’authenticité de cette lettre a rapidement fait débat. Débat alimenté par l’absence persistante de réponse des autorités concernées.

En effet, le 7 avril 2021, questionné lors d’un point presse, le gouvernement ne confirmait pas l’authenticité du courrier. Le 13 avril 2021, en réponse à la question écrite, du député M. Sébastien NADOT, le ministre de l’Europe et des affaires étrangères ne confirmait toujours pas l’authenticité du courrier. Par ailleurs, la présidence française ne répondait pas au courrier adressé par ce même député.

Aujourd’hui, les éléments ne cessent de s’accumuler en faveur de l’hypothèse d’un faux.

On ne saurait expliquer autrement un courrier de félicitations sans en-tête officielle et ne comportant ni cachet, ni code-barres comme il est pourtant d’usage pour les courriers envoyés par le Palais de l’Elysée. De surcroît, la présence grossière d’une mention « le Président de la République » et d’un destinataire énoncé en bas à gauche du courrier, formalisme parfaitement contraire aux coutumes françaises, matérialise fortement cette hypothèse.

L’absence totale de publication du courrier sur le site de l’ambassade de France au Togo ou toute autre institution française ainsi que le délai, particulièrement long, entre l’élection et l’arrivée du courrier achève d’ôter tout doute, si il en subsistait, quant à l’authenticité d’une telle lettre.

Et ce d’autant plus, qu’à cette période, les principaux journaux togolais faisaient l’objet d’une censure administrative les empêchant d’exprimer toute contestation.

C’est pourquoi le 9 mai 2023, M. Agbéyomé KODJO, par le biais de son avocat, s’est adressé à nouveau directement au Président Emmanuel MACRON, par requête écrite déposée à l’Elysée, sollicitant une copie de ce courrier afin que toute la lumière soit enfin faite sur cette affaire.

Selon Me Breham : « les pudeurs et les faveurs de l’exécutif français, au système népotique togolais, démontrent que, loin de ses valeurs autoproclamées, la diplomatie française soutient des dictatures méprisant les valeurs démocratiques. Le peuple Togolais ne sera pas la victime expiatoire d’une métropole attardée marchant en sens contraire de l’histoire ».

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