Comment les bactéries responsables de la maladie de Lyme s’adaptent à leurs hôtes

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Comment les bactéries responsables de la maladie de Lyme s’adaptent à leurs hôtes
Comment les bactéries responsables de la maladie de Lyme s’adaptent à leurs hôtes

Africa-Press – Togo. Rarement mortelle, la maladie de Lyme, aussi appelée Borréliose de Lyme, est la maladie vectorielle la plus transmise en France et dans de nombreux pays européens, et touche environ 50.000 personnes en France chaque année, selon Santé Publique France. On appelle « maladie vectorielle » une maladie infectieuse transmise par l’intermédiaire de vecteurs, souvent des parasites, insectes ou acariens. Dans le cas de la maladie de Lyme, c’est la tique, insecte hématophage (qui se nourrit de sang), qui ingère lors de son repas sur un animal infecté, un agent pathogène, la bactérie Borrelia burgdorferi (Bb).

De nouveau affamée, la tique infectée par la bactérie Bb va ensuite mordre un nouvel hôte pour se nourrir, et pourra, sous certaines conditions (environnement, durée de la morsure), lui transmettre la bactérie responsable de la maladie de Lyme.

Si dans la majorité des cas, les symptômes ne dépassent pas l’éruption cutanée, la Borréliose de Lyme entraîne tout de même près de 800 hospitalisations par an en France. Pour mieux comprendre ces mécanismes de transmission particuliers, des chercheurs de l’université Columbia à New York ont réalisé une étude sur la diversification génétique de la bactérie responsable de la maladie de Lyme.

“En diversifiant ces caractéristiques, Borrelia burgdorferi augmente ses chances de persister dans l’environnement”

Pour comprendre et anticiper l’émergence de maladies vectorielles chez l’homme, il est essentiel de connaître la gamme d’espèces qu’un agent pathogène peut infecter. “Les Borrelia burgdorferi n’ont aucun contrôle sur les espèces hôtes qu’elles rencontreront, car les tiques qui les transmettent dans notre région piquent de nombreux animaux différents”, explique Matthew Combs, chercheur à l’université Columbia et co-auteur de l’étude.

Pour survivre sur plusieurs générations, la bactérie doit alors s’adapter, et être capable de se reproduire sur différents hôtes. Elle peut devenir un spécialiste de l’infection d’espèces particulières, au risque de ne pas survivre si elle se retrouve dans le mauvais hôte. Elle pourra par exemple infecter les souris, mais pas les grenouilles. Ou bien elle peut s’adapter pour devenir généraliste et infecter un large éventail d’espèces, mais sa capacité d’infection sera alors relativement plus faible. “Il existe tout un éventail de possibilités, allant de l’espèce purement spécialisée à l’espèce purement généraliste” poursuit Matthew Combs : “En fin de compte, en diversifiant ces caractéristiques, Borrelia burgdorferi augmente ses chances de persister dans l’environnement, quels que soient les hôtes présents”.

La bactérie survit en diversifiant son génotype à son hôte

Matthew Combs et ses collègues ont analysé la diversité génétique de la bactérie Bb, en se concentrant plus particulièrement une protéine nécessaire lors du processus d’infection. En observant des infections de passereaux et de souris à pattes blanches par près de 700 tiques différentes prélevées dans la région de Rhode Island, les chercheurs démontrent que la bactérie Bb, contrairement à ce qui été admis jusqu’à présent, adapte son génotype à l’hôte qu’elle infecte.

“Certains génotypes de la bactérie sont capables d’infecter aussi bien les oiseaux que les souris, tandis que d’autres deviennent plus spécialisés sur une seule espèce, ce qui signifie qu’ils ne restent pas assez longtemps pour passer à de nouvelles tiques et poursuivre le cycle de transmission”, illustre le chercheur. En poursuivant leurs études, les scientifiques pourraient découvrir des génotypes capables d’infecter n’importe quel hôte, mais aussi comprendre quels génotypes sont responsables des formes d’infection plus intenses chez l’homme. Étendue à d’autres pathogènes, cette méthode permettrait une meilleure compréhension de la transmission des maladies zoonotiques, qui sont amenées à se multiplier dans les années à venir.

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