Africa-Press – Togo. Compte à rebours de cadeaux livresques de Sciences et Avenir, suite ! Juste après des femmes de sciences, voici une BD sur les « humains de chien »: après avoir lu cette BD d’où le mot « maître » est banni, la relation avec votre chien sera radicalement transformée.
Nitsan Lir est un éducateur canin… pas comme les autres. C’est à son amour pour le cheval et à sa fréquentation qu’il doit la prise de conscience du lien profond et très ancien qui nous attache à la fois à cet animal et au chien. L’expérience d’entraîneur, moniteur d’équitation et directeur d’un centre équestre aura ouvert son esprit à une évidence: dans les relations avec ces animaux, « ce qui compte ce n’est pas l’obéissance, mais la coopération, le respect, la confiance (…). Ma méthode s’adresse à tous les chiens — et surtout à tous les humains qui veulent construire une vraie relation avec leur compagnon », écrit-t-il. Ce qu’il a nommé Dogmanship — la relation homme-chien — répond par-dessus tout à une règle: celle d’une présence à l’autre sensible et ouverte.
Une méthode éducative « positive », opposée au dressage
Passage en revue d’une méthode éducative alternative en planches choisies: Nitsan Lir y joue son propre rôle de pédagogue, tandis que Sandrine Revel, auteure des dessins et enquêtrice dans le monde canin, assume celui d’accompagnatrice de son adorée Boston Terrier de deux ans, Cyane, dont elle espère mieux comprendre des ressorts qui parfois, elle avoue, lui gâchent la vie !
© Dessins Sandrine Revel, couleurs Myriam Lavialle, Les Arènes
Sandrine débarque dans la ferme normande où Nitsan se consacre à l’accueil de chiens de tout poil, qu’ils soient ou pas traumatisés, chiots ou bien adultes. Pendant son séjour, elle fera le tour de sa méthode éducative, dite « positive », opposée au dressage, dénuée de rapports de force, et excluant la manipulation perverse fondée sur le couplage obéissance/récompense, pour favoriser plutôt la collaboration.
Nitsan lui présente la grande famille des chiens, qui regroupe, certes, des centaines de races, mais surtout des individus. Ne jamais oublier qu’un chien est unique, un être qu’il faut apprendre en premier lieu à… laisser vivre tel qu’il est. En arrêtant de projeter sur lui des attentes humaines.
© Dessins Sandrine Revel, couleurs Myriam Lavialle, Les Arènes
L’importance pour le chien de dormir en groupe
Avec boire, manger respirer et éliminer, dormir fait partie des besoins vitaux pour le chien: la base de toute relation harmonieuse est de lui en garantir l’accès, sans restriction ni obligations. Cela pourra vous sembler, comme à Sandrine, contre-intuitif de laisser à disposition à tout moment une gamelle pleine de nourriture variée et de qualité, avec la crainte de voir son animal devenir obèse. Mais l’expérience prouve le contraire: un chien qui n’aura pas peur de manquer ne sera pas obsédé par ses repas, et régulera son appétit, sans développer d’agressivité.
Dormir est vital, et pour cet être social qu’est le chien, cela se pratique en groupe ! Il se sent partie intégrante de la famille, chargé d’un rôle de protection, donc il est inutile, voire délétère, de lui interdire l’accès aux chambres la nuit: mieux vaut lui laisser la liberté de s’assurer personnellement que tout va bien chez les dormeurs de la maison, afin que progressivement il s’installe à sa propre place.
© Dessins Sandrine Revel, couleurs Myriam Lavialle, Les Arènes
Le corps du chien nous parle, écoutons-le
Nitsan Lir explique qu’il vaudrait mieux en finir avec ce semblant d’interaction avec notre animal, fait d’injonctions à sens unique où « le maître » dicte un ordre et le chien obéit. Il propose à la place de véritablement observer les signes visibles de communication qui nous permettent de rentrer en dialogue. Le corps de notre ami poilu nous parle ! Il humidifie sa truffe? Sa situation n’est pas confortable. Un regard de travers? C’est qu’il teste une réaction. Son corps se tient raide? Par vigilance. Il frotte ses coussinets sur le sol? Pour laisser une odeur et lancer une invitation. Il s’ébroue? Pour décharger du stress. Nous tourne le dos? Il boude ou nous évite. Quant à la queue, qu’il faut arrêter de couper car c’est de la maltraitance, ou aux aboiements, ce sont des mines d’informations… Qu’il faut savoir décrypter tout en adoptant soi-même des signes de communication, verbale ou sonore, lisibles sans être agressifs.
© Dessins Sandrine Revel, couleurs Myriam Lavialle, Les Arènes
En guise de conclusion, cette dernière planche, et le souhait de Nitsan Lir: « Puisse cette BD vous aider à mieux comprendre ces formidables compagnons de vie. A créer un lien unique, doux, complice, avec le vôtre. Pour son bonheur. Et le vôtre. »
C’est tentant, non?
« Comprendre les chiens. Oubliez ce que vous pensiez savoir sur les chiens », Nitsan Lir et Sandrine Revel, éditions Les Arènes, 144 pages, 24,90 €
