Disparition Forcée du Créateur de Contenu « A Votre Avis »

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Disparition Forcée du Créateur de Contenu « A Votre Avis »
Disparition Forcée du Créateur de Contenu « A Votre Avis »

Africa-Press – Togo. L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains (OMCT-FIDH) alerte sur la disparition forcée de René Missodé Koffi, plus connu sous le pseudonyme « A votre avis », créateur de contenu et militant pour la justice et l’alternance démocratique au Togo.

Détenu depuis le 9 juillet 2025 à la Prison civile de Lomé pour des accusations liées à « l’atteinte à la sûreté intérieure de l’État » et « incitation à la révolte populaire », René Missodé Koffi avait fondé quelques jours avant son enlèvement le mouvement « Justice pour les Prisonniers Politiques et les Prisonniers de Liberté Publique » (JPPP/JPLP).

Selon les informations recueillies par le Centre de Documentation et de Formation aux Droits Humains (CDFDH), membre du réseau OMCT SOS-Torture, il aurait été placé en cellule disciplinaire le 22 août, puis sorti de force par des individus en civil deux jours plus tard, avant d’être conduit vers une destination inconnue.

Le 25 août, un proche venu lui rendre visite s’est vu indiquer officieusement que le créateur de contenu aurait été transféré vers une gendarmerie près du carrefour Bodjona, possiblement les locaux du Service Central de Recherches et d’Investigation Criminelle (SCRIC). Aucune confirmation officielle n’a cependant été donnée.

Cette disparition intervient deux mois après un premier enlèvement, survenu le 27 juin 2025, alors qu’« A votre avis » animait un live TikTok dénonçant la répression des manifestations de juin. Il avait alors été détenu dans un lieu secret, torturé, avant d’être placé sous mandat de dépôt.

Au moment de la publication de cet appel, ni ses codétenus ni sa famille n’ont de nouvelles de lui. L’OMCT et la FIDH estiment que cette disparition a pour seul but de le punir pour ses activités militantes.

L’Observatoire appelle les autorités togolaises à révéler sans délai son sort, à garantir son intégrité physique et psychologique, et à le libérer immédiatement, de même que d’autres défenseurs détenus comme Honoré Sitsopé Sokpor, Aziz Goma et Foly Satchivi.

Les organisations rappellent que le Togo est signataire de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées (CED). Elles exhortent également les autorités à incriminer clairement la disparition forcée dans le Code pénal, et à respecter les droits à la liberté d’expression et d’association inscrits dans la Constitution de 2024 ainsi que dans les textes internationaux ratifiés.

Enfin, l’Observatoire insiste sur l’urgence de protéger l’espace civique et numérique au Togo, alors que des mobilisations sont prévues le 30 août 2025.

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