Pourquoi devrions-nous réduire notre consommation de sel

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Pourquoi devrions-nous réduire notre consommation de sel
Pourquoi devrions-nous réduire notre consommation de sel

Africa-Press – Togo. Il est une substance cristalline, principalement composée de chlorure de sodium (NaCl). Le sel, extrait des eaux marines, de sources salées ou de mines, est utilisé communément pour assaisonner et conserver les aliments.

Il est de presque toutes les cuissons, sur toutes les tables et même dans les préparations industrielles. La diversité de ses méthodes de production ou d’extraction varie en fonction de l’environnement, du type de sel exploité, de la qualité du produit recherché. Il peut donc être de différentes formes: gros sel, sel fin, fleur de sel.

Les bienfaits du sel pour l’organisme

Le sel est indispensable à l’équilibre de notre organisme. Le sel aussi appelé « chlorure de sodium » est nécessaire à la vie. Il participe au maintien de l’hydratation de l’organisme et à l’équilibre de la tension artérielle.

Selon Dr Valérie Quenum Ndiaye, experte nutritionniste, « le sel apporte des ions qui sont nécessaires pour le bon fonctionnement des échanges au niveau des cellules, au niveau du sang et au niveau du rein ».

La nutritionniste explique que le « sel permet de bien équilibrer tous les échanges qui se font dans l’organisme ». En effet, le sodium joue un rôle capital dans le maintien de l’équilibre hydrique entre l’intérieur et l’extérieur des cellules.

Ce maintien est essentiel pour les transmissions nerveuses et les contractions musculaires. Selon les médecins, le sel intervient également dans l’absorption intestinale du chlore, des acides aminés, du glucose et de l’eau.

C’est pourquoi une carence sévère en sodium peut faire apparaitre des œdèmes cérébraux, provoquer des malaises, des nausées, des pertes de conscience et même des convulsions.

Quelle quantité et quelle qualité de sel consommer ?

Selon l’Organisation mondiale de la santé, toutes les populations ou presque consomment trop de sodium. Pour les adultes, l’OMS recommande de consommer moins de 2 g de sodium par jour (équivalent à moins de 5 grammes de sel par jour, un peu moins d’une cuillère à café). Pour les enfants âgés de 2 à 15 ans, elle recommande d’ajuster à la baisse la dose recommandée pour les adultes en fonction de leurs besoins énergétiques. Cette recommandation pour les enfants ne couvre pas la période de l’allaitement maternel exclusif (0-6 mois) ni celle de l’alimentation complémentaire avec poursuite de l’allaitement maternel (6-24 mois). Tout le sel consommé doit être iodé (enrichi en iode), un composé essentiel pour un développement sain du cerveau du fœtus et du jeune enfant et pour optimiser les fonctions mentales en général.

Or, l’apport moyen des adultes dans le monde est de 4310 mg de sodium par jour (équivalent à 10,78 g de sel par jour). C’est plus du double de la recommandation de l’Organisation mondiale de la Santé.

Dr Valérie Quenum explique cette forte consommation du sel par le fait qu’on ait pris l’habitude de manger très salé et qu’on trouve du sel dans tous les aliments que nous transformons en général. La nutritionniste explique qu’en Afrique, « on confond un peu avoir du goût et aimer le salé ».

« Action on Salt » (un groupe d’experts de l’université Queen Mary de Londres) estime qu’environ 75 % du sel que nous consommons se trouve dans les aliments de tous les jours, comme le pain, le fromage et les sauces, et il est donc facile d’en manger trop sans s’en rendre compte.

Bien que le sodium soit essentiel dans notre alimentation pour réguler les fluides corporels, il est rare que notre consommation en soit insuffisante. En revanche, il est très fréquent que nous en absorbions en excès, ce qui peut présenter des risques pour notre santé.

Quels sont les risques pour la santé en cas d’excès ?

Le sel est la principale source de sodium dans notre alimentation et c’est ce sodium qui pose problème en ce qui concerne l’hypertension tension artérielle et par conséquent les maladies cardiovasculaires, le cancer gastrique, l’obésité, l’ostéoporose et les maladies rénales, explique « Action on Salt ». Ainsi, qu’il soit rose, noir, en roche, en cristal ou en flocons, le sel a toujours le même effet sur notre tension artérielle.

En effet, l’hypertension artérielle est l’une des principales causes de maladies cardiovasculaires. Il est important de noter que le risque de maladie cardiovasculaire augmente avec la pression artérielle, à partir de 115/75 mmHg. Le sel est le principal facteur qui augmente la pression artérielle et est donc responsable de nombreux accidents vasculaires cérébraux et crises cardiaques chaque année.

Les professionnels de la santé estiment qu’un régime alimentaire riche en sel perturbe l’équilibre naturel du sodium dans l’organisme. Le corps retient alors l’eau, ce qui augmente la pression exercée par le sang sur les parois des vaisseaux. Une réduction de la consommation de sel de 10 g à 6 g par jour permettrait de réduire la tension artérielle et d’éviter environ 2,6 millions de décès par accident vasculaire cérébral et crise cardiaque chaque année dans le monde selon l’ONU. Réduire la consommation de sel est l’un des moyens les plus rapides de réduire votre tension artérielle, en particulier si vous souffrez déjà d’hypertension artérielle.

Comment pouvez-vous réduire votre consommation de sel ?

Les aliments les plus riches en sel sont le pain (30 % de l’apport journalier), la charcuterie et le fromage (chacun autour de 20 %). Les gâteaux apéritifs, les sauces, les soupes et les plats préparés sont également très riches en sel. Réduire leur consommation pourrait également réduire la quantité de sel dans l’organisme. Dr Quenum conseille d’éviter de rajouter du sel au moment du repas, éviter également tout ce qui est les additifs alimentaires.

En outre, l’OMS a identifié un ensemble d’interventions fondées sur des données probantes et qualifiées de « meilleurs choix » pour réduire l’apport en sodium dans l’organisme.

Voici comment vous pouvez réduire votre consommation de sel selon l’OMS:

Mangez principalement des aliments frais et peu transformés

Choisissez des produits à faible teneur en sodium (moins de 120 mg/100 g de sodium)

Cuisinez sans ajouter de sodium ou de sel, ou très peu

Utilisez des herbes et des épices pour aromatiser les aliments, plutôt que du sel

Limitez l’utilisation de sauces, de vinaigrettes et d’autres produits tout prêts

Limitez la consommation d’aliments transformés

Retirez la salière de la table pour éviter la tentation

Le premier rapport mondial sur la réduction de l’apport en sodium a été publié en 2023. Il vise à suivre les progrès accomplis et à recenser les domaines d’action dans l’application des politiques de réduction de l’apport en sel et d’autres mesures au sein des États Membres ainsi que dans les Régions de l’OMS et les groupes de revenus selon la Banque mondiale. Au regard des habitudes alimentaires en Afrique, la nutritionniste Dr Quenum pense l’adoption des comportement visant à réduire l’apport de sel dans nos aliments prendra un peu de temps.

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