Africa-Press – Togo. Depuis le mois de mars 2025, le long des côtes de l’Australie-Méridionale, la prolifération rapide des algues du genre Karenia rend par endroits l’eau mousseuse et décolorée. Le phénomène a tué par asphyxie environ 15.000 organismes jusqu’à aujourd’hui. Il touche environ 400 espèces différentes de poissons et autres animaux marins. Il est impossible pour l’instant de dire quand il prendra fin.
Ces proliférations sont le résultat de plusieurs phénomènes: une vague de chaleur marine (+2,5°C au-dessus de la normale) amplifiée par le changement climatique, et couplée à une disponibilité élevée en nutriments. « Il s’agit d’un phénomène naturel, aggravé par l’eau anormalement chaude et l’accumulation de nutriments », remarque dans un communiqué l’Etat australien qui a annoncé un plan de 28 millions de dollars afin de gérer la crise.
Des milliers d’organismes marins morts
Les membres de la base de données iNaturalist, qui permet d’observer la biodiversité puis de partager ses observations en ligne, ont créé un projet afin de collecter des données sur l’hécatombe en cours sur les plages de l’Australie-Méridionale. Le projet compte déjà plus de 15.000 observations. Et les experts ne peuvent pas prévoir quand ce phénomène prendra fin. Il faudrait pour cela une diminution des nutriments et/ ou une baisse de la température marine.
« Le contrôle des proliférations d’algues est historiquement très difficile, remarque dans un communiqué le Pr Ian Wright officiant à l’Université occidentale de Sydney. Les conditions environnementales qui favorisent leur apparition et leur gravité peuvent prendre des années à se développer. De plus, de nombreux facteurs, tels que le rayonnement solaire et la température des océans, échappent à notre contrôle immédiat ». Il avoue: « Je ne suis pas certain qu’une telle prolifération d’algues puisse être maîtrisée ».
Un phénomène d’une ampleur inédite?
Si le gouvernement australien note que des proliférations d’algues comme celles-ci se sont déjà produites « en Australie du Sud et à l’étranger », des chercheurs remarquent quant à eux l’ampleur inédite de cet épisode. « Si les proliférations d’algues nuisibles sont connues de la science depuis longtemps, la gravité, la durée et la propagation de cette prolifération d’algues nuisibles sont, je pense, inédites en Australie », a par exemple déclaré le Dr Zoe Doubleday, une biologiste marine de l’Université d’Australie du Sud.
Pour l’instant, la prolifération évolue toujours, se mouvant selon les courants océaniques. A la mi-mars, elle affectait deux localités, proches l’une de l’autre: les plages de Waitpinga et de Parsons. Aujourd’hui, elle se disperse, atteignant notamment l’île Kangourou au large et remontant vers la Péninsule d’Eyre, mettant en danger la faune qui y est établie.
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