Un tiers des hommes sont porteurs du papillomavirus, responsable de nombreux cancers

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Un tiers des hommes sont porteurs du papillomavirus, responsable de nombreux cancers
Un tiers des hommes sont porteurs du papillomavirus, responsable de nombreux cancers

Africa-Press – Togo. Près d’un homme sur trois est porteur d’au moins un type de papillomavirus (HPV) à travers le monde. Cette famille de virus est responsable du cancer du col de l’utérus chez la femme, mais aussi de cancers de la gorge, de l’anus ou encore du pénis. Or 31% des hommes de plus de 15 ans en sont porteurs. Chez un homme sur cinq (21%), il s’agit d’un papillomavirus à haut risque, pouvant potentiellement provoquer des cancers. Ces chiffres inédits viennent d’être publiés dans la revue The Lancet Global Health. “Nos résultats montrent que les hommes sexuellement actifs, peu importe leur âge, représentent un réservoir important d’infections génitales”, commentent les auteurs.

En tout, 65 études issues de 35 pays entre 1995 et 2022 ont été passées en revue. “L’un des obstacles les plus importants a été de trouver des études qui représentaient aussi bien les femmes que les hommes dans la population”, expliquent les auteurs. Résultat : le nombre d’infections est plus importante chez les hommes de 25 à 29 ans (35%) et se maintient à un tel niveau jusqu’à 50 ans. Chez les plus jeunes, âgés de 15 à 19 ans, plus d’un quart (28% des garçons) sont également porteurs du papillomavirus. L’infection interviendrait donc dès les premiers rapports sexuels dans une vie. Ces résultats valent pour toutes les régions du monde, mis à part l’Asie de l’Est et du Sud-Est, où les taux sont moitié moins élevés.

“Inclure les hommes dans les stratégies de prévention”

Quant aux types de papillomavirus retrouvés, les deux plus courants sont le HPV-16 et le HPV-18. Tous deux sont responsables de 70% des cancers du col de l’utérus. Vient ensuite le HPV-6, qui n’est pas lié à un fort risque de cancer, mais responsable de verrues externes très contagieuses. “Ces estimations soulignent l’importance d’inclure les hommes dans les stratégies de prévention du HPV, afin d’en réduire la prévalence et la mortalité chez les hommes, et de réussir à totalement éliminer le cancer du col de l’utérus et les maladies qui sont associées au HPV” chez les femmes, insistent les auteurs.

Parmi les 200 types de papillomavirus pouvant se transmettre par voie sexuelle, une quinzaine sont considérés à haut risque d’infections sexuelles transmissibles, que ce soit chez les hommes ou chez les femmes. Et environ une douzaine sont responsables du cancer du col de l’utérus, rappelle la Haute autorité de santé (HAS). “La plupart du temps, l’infection est transitoire car l’organisme élimine spontanément le virus. Toutefois, dans près de 10 % des cas, l’infection persiste. Elle peut alors entraîner plusieurs années plus tard des lésions au niveau du col de l’utérus. Ces lésions peuvent évoluer vers un cancer.”

C’est de même pour l’anus, le pénis, le vagin, la vulve et l’oropharynx (gorge, amygdales et base de la langue). Au total plus de 6.000 nouveaux cancers par an dans l’Hexagone proviennent d’une infection au papillomavirus. Le cancer de l’anus, dont 90 % des cas sont liés au papillomavirus, touche environ 2.000 personnes en France chaque année, dont 75 % de femmes.

La vaccination, seule solution

Contrairement aux idées reçues, “les préservatifs protègent imparfaitement contre l’infection à HPV, car ils ne couvrent pas l’intégralité des parties génitales. En dehors de la vaccination, il n’existe pas d’autres modes de protection contre le HPV”, rappelle la Haute autorité de santé (HAS).

Dans le monde, 45 pays proposent la vaccination aux filles comme aux garçons. La France en fait partie depuis 2021. Auparavant, la vaccination n’était recommandée que chez les filles de 11 ans à 14 ans, depuis 2007. En 2021, la couverture vaccinale des filles est de 45% tandis qu’elle n’atteint que 6% chez les garçons, rappelle l’Inserm.

Ailleurs dans le monde, certains pays ont choisi de rendre la vaccination obligatoire. “Plusieurs pays – Suède, Australie, Royaume-Uni – ont déjà mis en place la vaccination contre les HPV au sein des établissements scolaires, menant à de très bons résultats, avec des taux de couverture proches de 80%”, avance le Ministère de la Santé. Ce dernier vient d’annoncer la mise en place, à la rentrée scolaire 2023, d’une campagne de vaccination pour les élèves de 5e, filles et garçons, sur la base du volontariat.

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