Africa-Press – Mali. La Tanzanie a connu mercredi une fermeture soudaine de la plateforme de réseau social X (anciennement Twitter), selon un rapport du groupe de surveillance numérique NetBlocks.
Cette mesure fait suite au piratage d’un compte officiel de la police tanzanienne, à travers lequel ont été diffusées de fausses informations annonçant la mort de la présidente Samia Suluhu, ainsi que des vidéos contenant du contenu pornographique, suscitant de vives réactions à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
Contexte politique tendu
Cette décision s’inscrit dans un climat politique de plus en plus tendu, marqué par des accusations portées par l’opposition et des organisations de défense des droits humains contre le gouvernement, qu’ils accusent de renouer avec les méthodes répressives de l’ancien président John Magufuli.
Lundi dernier, le militant kényan des droits humains Boniface Mwangi et la journaliste ougandaise Agather Atuhaire ont disparu alors qu’ils assistaient à une audience impliquant le chef de l’opposition Tundu Lissu en Tanzanie.
En réponse, la présidente Samia Suluhu Hassan a demandé aux forces de sécurité d’empêcher l’entrée de militants étrangers, accusés par les autorités de déstabiliser le pays.
Blocage d’X et mesures de sécurité
Les citoyens tanzaniens n’ont pas pu accéder mercredi à la plateforme X qu’en utilisant des réseaux privés virtuels (VPN), la plateforme ayant été bloquée sur les principaux réseaux Internet du pays, selon NetBlocks.
Le ministre tanzanien de l’Information, des Communications et des Technologies, Nape Nnauye, a expliqué que le compte de la police avait été piraté, ajoutant que le compte de l’autorité fiscale sur YouTube avait subi une attaque similaire.
Il a confirmé que ce piratage résultait de failles dans les protocoles de sécurité, précisant que les comptes concernés avaient depuis été récupérés.
Appel à lutter contre les fausses informations
La police tanzanienne a indiqué qu’elle s’efforçait d’identifier les « criminels » responsables de la création et de la diffusion de contenus « trompeurs et immoraux », appelant chacun à ne pas relayer ces fausses nouvelles.
La surveillance des plateformes de réseaux sociaux s’inscrit dans la stratégie gouvernementale pour contrer ce qu’elle considère comme des menaces sécuritaires, alors que les appels nationaux et internationaux à renforcer la liberté d’expression et les droits humains en Tanzanie se poursuivent.
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