Douala : le cri de détresse des petites et moyennes entreprises aux nombreuses factures impayées

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Douala : le cri de détresse des petites et moyennes entreprises aux nombreuses factures impayées
Douala : le cri de détresse des petites et moyennes entreprises aux nombreuses factures impayées

Africa-Press – Cameroun. Investir au Cameroun) – Dans la capitale économique du Cameroun, l’année 2023 débute avec des factures impayées pour de nombreuses petites et moyennes entreprises (PME). « J’accumule actuellement des impayés qui vont jusqu’à six mois et j’ai des collègues qui m’ont confirmé être parfois sur 12 mois, voire plus, de facture impayée. Et cela commence à être compliqué pour plusieurs PME », a confié une gestionnaire d’entreprise à Investir au Cameroun.

Cette situation est confirmée par un autre dirigeant qui dit avoir été obligé de recruter un chargé de recouvrement, pour récupérer son argent. Cette situation survient alors que ces structures doivent impérativement faire face à des échéances urgentes, comme l’acquittement de l’impôt sur les sociétés, leurs propres dettes fournisseurs et les premiers salaires de l’année. Les entreprises concernées refusent pourtant d’en parler ouvertement, par crainte de « représailles » de la part de leurs clients, qui pourrait faire tarder encore plus les règlements. Du coup, on a peu de visibilité sur l’ampleur du problème.

La loi camerounaise prévoit des procédures en matière de recouvrement de créances, mais elles sont complexes à mettre en œuvre. Dans la pratique, on apprend par exemple que pour initier une telle affaire, les tribunaux de Douala exigent du requérant le paiement d’une caution représentant 10% de la créance. Une somme dont ne disposent pas toujours les PME qui font face à des charges quotidiennes avec peu d’accès à des crédits de trésorerie au niveau des banques commerciales.

L’autre contrainte que pose cette situation est d’ordre fiscal. Alors qu’elles n’ont pas encore touché leur argent, l’administration fiscale leur exige de s’acquitter chaque mois du précompte sur le chiffre d’affaires au taux de 2,2%. « Cela nous contraint parfois à recourir à l’illégalité, en déclarant les factures sur des périodes décalées. Cela ne nous arrange pas de le faire, mais les agents des impôts sont plutôt rigoureux et notre trésorerie est limitée. C’est très complexe pour nous », se lamente un troisième entrepreneur.

Face à la situation, certaines PME n’hésitent pas à recourir à la solution de débrouillardise. Elles sont parfois contraintes d’emprunter sur le marché financier parallèle ou encore la Tontine avec des coûts de remboursement exorbitants.

Pour le moment, il n’est pas facile d’avoir l’identité des mauvais payeurs. Ils se retrouvent aussi bien dans le secteur privé, mais aussi le secteur public. Selon des statistiques nationales, les PME constituent une part importante du tissu productif dans le pays et absorbent l’essentiel des demandes d’emploi.

Idriss Linge

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