Africa-Press – Cameroun. Avec un prêt de 100 millions de dollars de l’IFC, Release, filiale de Scatec, va installer de nouvelles centrales solaires hybrides au Cameroun et au Tchad.
Release renforce sa présence en Afrique centrale. La filiale du norvégien Scatec a obtenu, le 13 décembre 2023, un prêt de 100 millions de dollars (92,7 millions d’euros) de la Société financière internationale (IFC) pour financer des centrales solaires au Cameroun et au Tchad.
Contacté par Jeune Afrique, le groupe précise que l’accord avec l’IFC fait partie d’un « partenariat qui vise à fournir de l’électricité plus propre ». L’objectif principal de la société est d’améliorer la production d’électricité et d’en réduire les coûts dans les pays où elle est installée. « Notre solution est conçue pour être mise en œuvre rapidement, elle constitue une alternative pour les pays où la production indépendante d’électricité se heurte à des obstacles », poursuit le groupe.
Extension et construction
Le financement comporte une facilité de garantie de 65 millions de dollars pour soutenir les obligations de paiement des clients de Release, que sont Energy of Cameroon (Eneo), au Cameroun, et la Société nationale d’électricité (SNE), au Tchad. Il englobe certains projets de Scatec, déjà en cours dans ces deux États d’Afrique centrale.
Parmi ceux-ci, les centrales de Guider (15 mégawatts) et de Maroua (15 MW) dans le septentrion camerounais, livrées en septembre. Une extension de ces centrales est prévue afin de porter leur production annuelle combinée à 80 gigawattheure. Release, qui travaille avec Eneo depuis 2021, livrait 36 MW d’électricité par an et louait des batteries de stockage de 19 mégawattheure avant la construction des centrales de Maroua et de Guider.
En parallèle, le groupe s’est lancé en 2021 dans la construction d’un champ hybride (solaire et photovoltaïque), d’une capacité de 7,7 MW, à N’Djamena. Un projet de centrale solaire de 35 MW et de batterie de stockage de 20 MWh dans la capitale tchadienne viendront renforcer le mix énergétique de la SNE. Alixe Naïmbaye, ministre tchadienne de l’Énergie, se réjouit que son pays ait été sélectionné pour abriter une centrale. L’installation aidera le gouvernement de transition à répondre, selon la ministre, « aux besoins d’accès à l’énergie de nos populations ».
Avant de se lancer en Afrique centrale, Scatec à tenté de poser ses valises en Afrique de l’Ouest. En 2015, le groupe avait décidé de construire à Ségou, au sud-est du Mali, la plus grande centrale solaire d’Afrique de l’Ouest. Avec un coût estimé à 52 millions d’euros, cette infrastructure, qui devait électrifier à 30 000 foyers maliens, est à l’arrêt depuis des années. Release assure être en discussion avec les autorités maliennes pour relancer le projet.
La ruée vers le soleil
Ces dernières années, plusieurs pays se sont lancés dans la course aux énergies vertes. Au Maroc, les centrales Noor Ouarzazate, Noor I et II illustrent les ambitions du royaume. Pionnier du solaire, le pays s’est fixé pour objectif, en 2009, de remplacer 52 % de son mix énergétique par le solaire à l’horizon 2030. Selon Masen, l’agence marocaine chargée de l’essor des énergies vertes, la puissance solaire développée dans le pays est de 580 MW. À laquelle s’ajoute des projets hydrauliques et éoliens.
Le Kenya a, lui, fait le pari de la géothermie pour assurer son autonomie énergétique. Au sommet africain pour le climat, qui s’est tenu en septembre 2023, à Nairobi, le président kenyan, William Ruto, n’a cessé de mettre en avant les résultats de son pays dans la course à l’énergie verte. Le taux d’électrification national y est passé de 23 % à 76 % entre 2013 et 2019, grâce à des centrales géothermiques. Le Kenya diversifie ses sources en intégrant l’éolien et le solaire, à travers les centrales de Ngong, qui a une capacité de 55 MW, et de Garissa, d’une puissance de 50 MW.
Le Burkina Faso aussi renforce son offre énergétique. Il a inauguré, le 16 décembre 2023, deux centrales photovoltaïques, l’une au sud et l’autre au nord-ouest du pays. Les énergies vertes représentent 30 % du mix énergétique total de la Société nationale d’électricité du Burkina Faso.
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