
Africa-Press – Cameroun. Il y a trois mois, s’est ouvert devant le Tribunal militaire de Yaoundé, le 17 décembre 2020 précisément, le procès des trois soldats camerounais impliqués dans les massacres de Ngarbuh (Nord-Ouest), du 14 février 2020, et qui avait coûté la vie à une vingtaine de populations civiles, dont 13 enfants et une femme enceinte.
Ces agents des forces de défense et de sécurité camerounaises vont de nouveau comparaitre devant cette cour martiale ce jeudi 18 mars 2021. L’ONG Human Rights Watch (HRW) qui suit à la lettre cette affaire a émis un nouveau rapport sur le déroulement de cette procédure judiciaire, dans lequel elle réitère sa préoccupation de voir les familles des victimes assister au procès. Ce qui n’est pas encore rendu possible en raison de la distance entre le lieu du drame et la localisation du tribunal où se déroule le procès.
Pour l’ONG, les avocats s’inquiètent de la difficulté pour leurs clients d’assister aux audiences, tout comme du respect de leurs droits en tant que parties civiles dans l’affaire en vertu du droit camerounais. Ils préféreraient que le procès se tienne devant le tribunal militaire de Bamenda, situé plus près de Ngarbuh.
«Nos clients n’ont pas les moyens financiers de se rendre à Yaoundé. Le tribunal siégeant à Bamenda cadrerait bien avec le principe fondamental d’un accès véritable à la justice, compte tenu de sa proximité aux victimes»,a confié Me Richard Tamfu, l’un des avocats des victimes à HRW.
Les avocats dénoncent également des entorses à la procédure en cours, après que le président de la République, Paul Biya, a décidé d’octroyer des dons alimentaires et une somme de 5 millions de FCFA à chaque famille des victimes en guise de compensation pour la destruction de leurs biens. Les avocats estiment qu’il est du ressort de la justice d’établir la nature et le montant des réparations.