Crise au RDPC: les politiciens des échéances électorales

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Crise au RDPC: les politiciens des échéances électorales
Crise au RDPC: les politiciens des échéances électorales

Africa-PressCameroun. Disons les choses simplement pour qu’on se comprenne. Une échéance électorale se présente et voilà le Rdpc, notre « parti totémique » en ébullition. De nombreux « camarades » se découvrent et parfois de manière assez inattendue voire impromptue, des ambitions et vocations soudaines proclamant leur capacité à « changer » leurs unités politiques par « un seul coup de baguette magique ».

Ils surgissent dans cet univers qui ne les a que peu intéressé et pour lequel ils n’ont absolument pas contribué au fonctionnement pendant la période intermédiaire, celle comprise entre les échéances électorales nationales ou internes précédentes et celles d’actualité avec des positions en filigranes manichéennes entretenues par des diatribes inopportunes.

Le problème c’est que la politique est un construit. Elle ne s’accommode pas de l’improvisation, des générations spontanées et des aspirations chimériques. Elle s’inscrit dans des actions permanentes et non sporadiques, sincères et non de calculs à tous les coups, pensées et non hasardeuses, volontaires et non commandées…

Et c’est là toute la différence entre des acteurs politiques rationnels qui posent dans la durée des jalons et petit à petit des passerelles pour la construction d’un idéal porteur et d’une carrière promotrice et ceux du dimanche qui apparaissent, disparaissent et réapparaissent au gré des périodes charnières.

Le « Champs » politique est une réalité dure à la Pierre Bourdieu. Les « acteurs » du « système » politique à quelque niveau que ce soit savent que les luttes internes au champ pour le positionnement des acteurs ne doivent en aucun cas entraîner sa désintégration mais toujours garantir sa protection, sa stabilité et sa « persistance « d’où sa pertinence. De façon naturelle « LES MEILLEURS – sont moins ceux qui usent de « la politique par embuscade » et dont le paradigme dominant est « l’argent ».

Ils sont ceux qui gardent la tête sur les épaules en comptant davantage sur leurs acquis et leurs méthodes du moment en termes de stratégie, avec toujours en tête la finalité de la politique et même des politiques publiques à savoir l’épanouissement des populations grâce à un vrai projet politique à même de garantir l’intérêt général.

Si l’argent est nécessaire pour le travail politique, en faire son seul argument pour une action politicienne populaire est sans hésitation l’expression d’une faiblesse notoire. Parler peu ou choisir de ne pas faire de bruits n’est donc à contrario pas synonyme de faiblesse, car le « peuple client » n’est pas dupe.

Paul Lazersfeld dans « the people’s choice » a bien démontré, dans son étude du comportement des électeurs que la plupart sont déterminés bien à l’avance. Les « effets des médias » et des campagnes électorales n’influencent donc que les publics indécis.

Dans la ferveur actuelle entretenue par des camps opposés en rangs de bataille, seul l’enracinement d’un parti plus dynamique et plus conquérant doit préoccuper en ayant toujours en mémoire que le Rdpc n’appartient à personne et que nul n’a le monopole de ce Rassemblement qui appartient en effet au peuple camerounais.

Militants nouveaux, anciens ou moins anciens, hommes, jeunes ou femmes, justifiant de services rendus ou d’une volonté avérée de servir ont tous voix au chapitre et sont susceptibles de contribuer à son rayonnement, pourvu que chacun ait l’humilité de savoir, choisir sa place, car il ne faut pas perdre de vue, que nous sommes tous des acteurs d une même famille politique.

Les opérations de renouvellement des organes de base devraient donc permettre à notre groupe politique de se réinventer, en facilitant l’entrée d’énergies nouvelles tout en maintenant sa nécessaire stabilité. Cela passe par l’évaluation préalable des bilans des top management à tous les niveaux, de la cellule à la Section pour ceux qui souhaitent rempiler ou se positionner plus haut. Ici comme ailleurs, le Rdpc ne peut donc se laisser faire otage de groupes marginaux de politiciens dont les belles intentions contrastent avec les actes posés et les bilans.

Des seigneurs des intrigues qui se montreraient prêts à tout pour installer une oligarchie même au prix de la fragilisation de certaines unités inférieures, à livrer aux aventuriers. Ce n’est pas cela servir le parti car quand les organes inférieurs se feraient atomisés, la dynamique au sommet des organes de base serait à son tour grippée et le parti s’en trouverait fragilisé.

Il convient donc d’envisager des cadres de discussion entre les tendances en concurrence. A défaut du consensus visiblement incertain, il faut tout au moins s’assurer que le processus en cours se déroule dans la plus grande transparence, le respect strict des textes directeurs, la prise en considération des acquis et la sanction des bilans peu éloquents.

Dans cette optique, il faut espérer un aggiornamento des acteurs en scène dans l’arène car l’honneur, la hauteur et la grandeur de ceux qui ont fait l’histoire a résidé sur leur capacité à prendre la bonne décision au bon moment. Sous certains cieux en effet et abstraction faite de toute « dinguerie politique », des échecs retentissants se soldent par la démission…

Tout comme le réalisme commande l’évaluation du’rapport de force préalable à la prise de décision. Tout compte fait, les politiciens des échéances électorales, sous l’emprise des effets pervers de l’argent roi récemment découvert, doivent savoir qu’à la fin, nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude.

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