Africa-Press – Cameroun. La mission confiée à Hamidou Komidor Njimoluh s’annonce particulièrement ardue. Ce diplomate chevronné, qui a représenté le Cameroun dans plusieurs capitales étrangères, doit désormais se confronter à la réalité politique complexe de la région Ouest. Son manque d’expérience en matière de mobilisation partisane constitue un handicap certain dans un contexte où le RDPC est de plus en plus contesté.
Les observateurs politiques soulignent que Njimoluh arrive dans une région profondément transformée depuis son dernier séjour au Cameroun. L’UDC, dirigée par la maire de Foumban Patricia Tomaïno Ndam Njoya, a su capitaliser sur le mécontentement populaire pour s’imposer comme une force politique majeure. Parallèlement, le MRC a progressivement remplacé le SDF comme principal parti d’opposition dans la région. Cette nouvelle configuration représente un défi de taille pour le nouveau chef de la délégation régionale du RDPC.
La cérémonie d’installation de Njimoluh, organisée le 24 avril à Bafoussam, a révélé les tensions qui entourent sa nomination. Le protocole prévoyait qu’il s’incline devant le sultan Nabil Njoya, mais les échanges entre les deux hommes sont restés d’une froideur remarquable. Cette distance contraste avec la relation privilégiée qu’entretenait Njimoluh avec l’ancien souverain, Ibrahim Mbombo Njoya.
Les prochains mois seront déterminants pour évaluer la capacité de Njimoluh à unifier les différentes sensibilités du RDPC dans l’Ouest. Son succès ou son échec pourrait avoir des conséquences importantes sur les résultats électoraux du parti au pouvoir dans cette région stratégique. Certains analystes estiment que Paul Biya a pris un risque calculé en choisissant un profil atypique, mais que ce choix pourrait se révéler payant si Njimoluh parvient à apporter une nouvelle dynamique au parti.
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