Africa-Press – Cameroun. Le procès de l’affaire Martinez Zogo révèle le spectaculaire renversement de Léopold Maxime Eko Eko, l’ancien patron tout-puissant de la DGRE (Direction générale de la recherche extérieure). Selon des documents confidentiels obtenus par Jeune Afrique, l’homme qui surveillait tout le Cameroun depuis l’ombre croupit depuis deux ans à la prison de Kondengui, accusé d’un crime qu’il nie farouchement.
Le 31 janvier 2023, celui qui fut 13 ans durant le « cerveau » des renseignements camerounais tombe dans un piège digne de ses propres méthodes: convoqué pour un « entretien de routine » au Secrétariat d’État à la défense (SED), il est arrêté par ses propres subordonnés. Ironie du sort, il subit le même traitement que les sécessionnistes anglophones qu’il avait traqués. « Des individus qui auraient pu m’éliminer », confie-t-il dans un document classé Top Secret révélé par Jeune Afrique.
Pourquoi ce loyal serviteur de Paul Biya est-il devenu indésirable? Ses proches pointent ses enquêtes gênantes: détournements des fonds de la CAN 2018, surfacturation des achats Covid, et surtout des dossiers brûlants sur « la sûreté de l’État » impliquant de hauts dignitaires. Même son projet d’ambassade au Brésil en 2020 fut saboté. « On l’a neutralisé parce qu’il en savait trop », assure une source sécuritaire.
Prochaine audience: 15 mai. Le procès qui secoue Yaoundé entre dans sa phase décisive.
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