Échec Social Après 42 Ans de Règne de Paul Biya

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Échec Social Après 42 Ans de Règne de Paul Biya
Échec Social Après 42 Ans de Règne de Paul Biya

Africa-Press – Cameroun. Dans une déclaration qui révèle l’ampleur de la crise sociale au Cameroun, Issa Tchiroma, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, a livré un témoignage accablant sur la situation économique du pays. Son intervention en langue fulfulde constitue un réquisitoire sans précédent contre les politiques menées depuis plus de quatre décennies.

Le diagnostic posé par le ministre est particulièrement alarmant. Il évoque une jeunesse sacrifiée, privée d’opportunités professionnelles malgré ses qualifications. « Vos jeunes filles restent sans mariage parce que les jeunes hommes sont sans activités professionnelles », explique-t-il, pointant du doigt les conséquences sociales dramatiques du chômage massif.

Cette situation touche au cœur des structures sociales traditionnelles, où la capacité économique conditionne l’accès au mariage et, par extension, à la reconnaissance sociale. Le ministre souligne que « dans notre contexte, un homme ne devient valable que quand il a une activité génératrice de revenus », révélant ainsi les fractures profondes d’une société en déshérence.

Tchiroma dénonce ouvertement l’échec des mécanismes de recrutement et d’insertion professionnelle. « Dans tous les concours qu’ils font, on les recale », affirme-t-il, pointant du doigt un système qui exclut systématiquement sa propre jeunesse. Cette critique, venant du ministre chargé de l’emploi, révèle l’impuissance des institutions face à la crise.

L’absence d’investissements structurants constitue un autre volet de ce constat d’échec. « Il n’y a aucun investissement digne de ce nom qui est fait pour les aider », déplore le ministre, reconnaissant implicitement l’insuffisance des politiques qu’il est censé mettre en œuvre.

Le tableau social dressé par Tchiroma est celui d’une population qui « erre dans une misère indescriptible ». Cette formulation, particulièrement forte, traduit l’ampleur d’une crise qui dépasse le simple cadre économique pour toucher à la dignité humaine. Le ministre évoque une souffrance collective qui s’étend sur « 42 ans », établissant un lien direct entre la durée du pouvoir et l’approfondissement de la crise.

Face à ce constat, Tchiroma mise sur « la prise de conscience » comme seul remède à cette « calamité ». Il appelle à un sursaut collectif, estimant qu’il est encore temps d’inverser la tendance. « Si on s’unit, si nous nous mettons ensemble, on peut le faire », affirme-t-il, prônant une mobilisation citoyenne pour sortir de cette impasse.

La déclaration de Tchiroma révèle également la tension entre sa fonction gouvernementale et son appartenance communautaire. « Demain ou après-demain, je serai de retour ici parmi vous », rappelle-t-il, soulignant que son destin reste lié à celui de sa communauté. Cette proximité explique peut-être la franchise de son diagnostic et sa volonté de ne pas « tromper » ceux qui lui font confiance.

Le ministre évoque la nécessité d’un « choix audacieux » pour sortir de cette crise structurelle. Cette expression suggère que les solutions traditionnelles ont montré leurs limites et qu’il faut désormais envisager des ruptures significatives dans les approches politiques et économiques.

Cette intervention restera comme un témoignage rare d’un membre du gouvernement sur l’état réel du pays. Elle illustre les contradictions d’un système où ceux qui sont chargés de mettre en œuvre les politiques publiques en dénoncent publiquement l’inefficacité.

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