Africa-Press – Cameroun. Quatorze individus surnommés « microbes » ont été transférés à la prison centrale de Kondengui ce lundi 9 juin 2025, suite aux troubles à l’ordre public survenus dans le quartier Mokolo. Ces arrestations interviennent trois jours après les incidents qui ont semé la panique dans ce secteur populaire du 2ème arrondissement de Yaoundé.
Selon une note d’information du ministère de l’Administration territoriale, ces citoyens camerounais, tous âgés de 16 à 23 ans, sont identifiés comme les auteurs principaux des désordres du 6 juin dernier. Les autorités les accusent d’avoir agi « dans un contexte de criminalité organisée en bande » pour semer « le désordre et la panique » dans le quartier Mokolo.
Le placement en détention de ces suspects, initialement gardés au groupement de gendarmerie territoriale du Mfoundi, s’est effectué en vertu de l’arrêté n° 001094 signé le 5 juin 2025 par le préfet du département du Mfoundi, Emmanuel Mariel Djikdent.
Les quatorze interpellés risquent des poursuites pour plusieurs infractions graves: « association de malfaiteurs, pillage en bande, trouble à l’ordre public, vol, et autres délits punis par la réglementation en vigueur ». Leurs actes présumés constituent une violation de la loi n° 90/054 du 19 décembre 1990 relative au maintien de l’ordre.
Les sanctions encourues relèvent du code pénal révisé par la loi n° 2016/007 du 12 juillet 2016, qui prévoit des peines sévères pour ce type d’infractions commises en groupe organisé.
L’affaire ne s’arrête pas à ces quatorze arrestations. Le ministère de l’Administration territoriale précise que « 13 autres fauteurs de trouble sont entre les mains de la police nationale pour enquête et diligences judiciaires ». Au total, 27 personnes seraient donc impliquées dans cette vague de criminalité urbaine.
Plus significatif encore, le ministre Paul Atanga Nji a « prescrit une enquête, aux fins d’avoir une vision claire sur les présumés commanditaires et auteurs de ces événements restés dans l’ombre ». Cette directive suggère que les autorités soupçonnent l’existence d’un réseau organisé derrière ces troubles.
Les autorités gouvernementales affichent leur détermination à lutter contre l’insécurité urbaine. Le ministère assure que « le résultat de ladite enquête fera l’objet d’une application stricte de la loi et des textes en vigueur », signalant une approche sans complaisance face à ces phénomènes de délinquance juvénile organisée.
L’utilisation du terme « microbes » pour désigner ces jeunes délinquants urbains témoigne de l’émergence d’un phénomène criminologique spécifique dans la capitale camerounaise. Ces groupes de jeunes, souvent mineurs ou tout juste majeurs, se livrent à des actes de banditisme en bande organisée, créant un sentiment d’insécurité dans certains quartiers populaires.
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