Africa-Press – Cameroun. Contre-plaqué en main, foulard bien noué, maman Anne active avec énergie la luire qui peine à prendre dans son fourre. Un exercice qu’elle n’avait plus réalisé il y a plus de deux ans. C’est un retour aux « sources » pour cette femme au foyer avec 4 enfants. « J’ai même déjà les maux de tête. Allumer le charbon est très contraignant. Ce n’est pas facile. Il faut être patient. Avec la charge des travaux ménagers, ce n’est pas évident ». Il y a encore quelques semaines, elle ne se voyait pas dans cette situation. « Ma plaque à gaz a pris de la moisissure parce que je ne l’ai pas allumé. Mon gaz est fini il y a deux semaines. Je n’ai pas pu le renouveler parce qu’il n’est pas disponible. J’ai fait presque le tour de la ville. Etant à Emana, j’appelle mes amis pour qu’il me tienne au courant au cas où ».
Le paquet de charbon coute 500 Fcfa. La quantité a pris un coup de maigreur depuis quelques jours : « C’est devenu cher. Les commerçants scrutent le marché pour créer eux aussi l’inflation. Pour cuire le haricot désormais, j’acheté paquets de charbon au lieu d’un seul comme avant. La quantité n’est plus la même », déplore Agnes Ahanda. Maman Anne n’est pas seule dans cette situation. Plusieurs ménages peinent à s’approvisionner en gaz Sctp. Par contre, d’autres ont décidé de s’acheter une autre bouteille. C’est le cas de Blaise Ayissi. Ce banquier ne pouvait plus attendre : « Mon épouse s’est mise au feu de charbon pendant deux jours. C’est vraiment pénible. J’ai acheté une nouvelle bouteille. Ça me permet d’avoir deux. Je pourrais acheter désormais le gaz en fonction de la disponibilité des marques sur le marché ».
Face à cette situation, des ménages sont contraints de dépenser encore plus pour offrir à manger à toute la maisonnée.
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