Africa-Press – Cameroun. Les multiples crises (sécuritaire et socio-politique) que connaît le Cameroun depuis quelques temps préoccupent l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture). Consciente de ce qu’elles ont brisé la quiétude des Camerounais et entrainé de graves violations des droits fondamentaux humains, son bureau régional pour l’Afrique Centrale a entrepris de faire baisser les tensions. Appuyé par Commission Nationale pour la promotion du Bilinguisme et du multiculturalisme, il a, pour cela, organisé du 11 au 13 Aoüt 2021 à Douala, à l’intention des hommes de médias un atelier de formation et de production des contenus audiovisuels sur la consolidation de la paix, la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme au Cameroun. Selon Yvonne Matuturu, la représentante du directeur régional du bureau Afrique centrale de l’UNESCO, il est question de « permettre aux professionnels des médias et de la communication de percevoir l’impact des médias traditionnels et nouveaux dans les efforts de consolidation de la paix au Cameroun ».
L’atelier de l’Hôtel Sawa a réuni des représentants des médias classiques (presse écrite, radio, télé) et les nouveaux médias (Internet). Ils ont été invités à produire des contenus qui épousent le contexte camerounais, les habitudes des Camerounais, leur façon de penser. Ils doivent promouvoir le bilinguisme, aider les Camerounais à s’accepter à travers le multiculturalisme, bref porter le message de paix. « Au regard de la situation dans notre pays, on se rend compte qu’on ne doit pas aller chercher ailleurs et que les acteurs sont là. L es organisateurs de cet atelier se sont rendus compte de la force des médias et ont mis à contribution les médias dans la consolidation de la paix. Parce que, qu’on le veuille ou pas, les populations nous consomment », réagit le journaliste Serge Edzou, représentant de la radio Magic FM à cette session de formation. Les hommes de médias ainsi formés se sont vus indiquer des cibles bien choisies : les femmes et les jeunes.
Voici comment Hugues Ndih, un responsable du bureau de l’UNESCO à Yaoundé explique ce choix : « pour nous, les cibles sont les femmes et les jeunes. Les femmes parce qu’elles sont victimes de ce conflit, mais en même temps, elles sont un potentiel vecteur de paix. Il faudrait les impliquer, les amener à prendre conscience de leur posture de vecteur de paix pour qu’elles puissent agir. Les jeunes sont ceux-là qui parfois innocemment concourent à faire accroître la cybercriminalité du simple fait que chacun a un téléphone androïde assis dans sa chambre, pense dans sa tête et soit convaincu que ça intéresse le monde entier. Il ne mesure pas la portée de la flèche qu’il envoie, ça détruit les gens et il est tranquille dans sa chambre. Ça fait qu’il faut leur parler. Il faut passer par ces instruments auxquels ils sont habitués ». Hugues Ndih explique que « pour semer la paix dans les esprits, il faut leur parler à travers les médias ».
