
Africa-Press – Cameroun. Le quotidien Le Jour de ce mardi 12 juillet 2022 annonce à sa Une principale qu’une grève des conducteurs de taxi paralyse la ville de Bafoussam depuis le lundi 11 juillet 2022. Les taximen ont décidé de lancer une « opération taxi mort » dans la ville, pour protester contre de récentes mesures prises par la délégation départementale des Transports de la Mifi.
Un conducteur de taxi s’est confié sous anonymat au journal de Haman Mana en ces termes : « nous avons décidé de garer. Nous sommes des conducteurs de taxi. Nous avons tous les papiers qui nous permettent d’exercer. Nous avons une licence de transport. Une carte bleue qui nous permet d’aller jusqu’à 40 km. Depuis la création de la gare routière de Bamougoum, les autorités de la ville nous empêchent de traverser le Carrefour Bamougoum. Je ne veux pas parler de Mbouda ou Balessing », couine-t-il.
En effet, l’une des récentes mesures prises par la délégation départementale de la Mifi est la délocalisation de la gare routière du Marché B, à partir de laquelle des véhicules clandestins desservaient plusieurs villages dans les départements des Bamboutos et de la Menoua, vers le nouveau site à Bamougoum près du « Carrefour Dschang », sur environ 4km. Dès lors, cette nouvelle mesure implique une circonscription de l’activité des taximen, qui se voient subtiliser ainsi des parts de marché dans un département où les conducteurs de motos font également la loi.
Les taximen dénoncent également les tracasseries dont ils sont victimes de la part des policiers et des agents communaux. Martin Kamta, confie que : « dans la ville, c’est le contrôle partout. Non seulement, nous n’avons pas la possibilité de bien stationner avec les conducteurs de motos qui occupent les entrées des marchés mais aussi, nous ne pouvons plus porter quatre passagers. Pourtant, en ville, nous prenons les passagers à 100F. Le contrôle nous interpelle et exige le paiement de 1.000F sans parler des agents de la communauté urbaine avec qui exigent 25.000F en cas de nouveau stationnement avec les commerçants qui ne les inquiètent pas. Lorsque nos papiers vont expirer, avec quoi allons-nous les renouveler ? », peste-t-il.
Cette grogne des taximen intervient dans un contexte marqué par la pénurie de carburant dans plusieurs villes camerounaises, alors que les rumeurs sur une hausse du prix du carburant à la pompe persistent. Ce qui pourrait induire une hausse des tarifs de transport si ça se confirme.
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