Touadéra, Wagner et L’Union Européenne: Triangle Honteux

0
Touadéra, Wagner et L'Union Européenne: Triangle Honteux
Touadéra, Wagner et L'Union Européenne: Triangle Honteux

Africa-Press – CentrAfricaine. Faustin-Archange Touadéra, en quête de fonds à Bruxelles, joue un double jeu honteux, mendiant auprès de l’UE tout en livrant la Centrafrique à l’appétit vorace de Wagner et de la Russie.

En effet, le mercredi dernier, le président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra, s’est rendu à Bruxelles pour rencontrer le portugais António Costa, président en exercice du Conseil européen. Officiellement, cette visite avait pour but de renforcer les partenariats stratégiques avec l’Union européenne. Mais derrière les sourires de façade et les discours, cette démarche révèle une fois de plus le double jeu cynique d’un président qui semble maître dans l’art de manipuler ses interlocuteurs, qu’ils soient occidentaux ou africains, pour servir ses propres intérêts et ceux de ses alliés controversés.

Accompagné d’une délégation pléthorique et inutilement coûteuse, comprenant la ministre des Affaires étrangères Sylvie Baïpo-Temon, le ministre d’État Obed Namsio, le porte-parole Albert Yaloké Mokpem, et les ambassadeurs Daniel Emery Dédé et Frédéric Mapouka, Touadéra a multiplié les demandes auprès de l’UE. Électrification de Bangui, construction d’un pont reliant Bangui à Zongo, financement des élections locales, soutien à la réforme du secteur de sécurité via le Programme de réforme du secteur de sécurité (RSS) et le processus de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR): la liste des projets présentés est longue. Mais que cache réellement cette opération de charme?

Touadéra, fidèle à sa réputation, sait dire aux “Blancs” ce qu’ils veulent entendre. Comme il l’a lui-même avoué par le passé à l’ancien Président tchadien Idriss Débit Itno, son discours varie selon son auditoire: des promesses de démocratie, des droits de l’homme, et de développement pour les Occidentaux, mais pour les centrafricains, c’est un autre discours. Pendant qu’il sollicite l’Union européenne pour des fonds, il se tourne vers la Russie pour signer des contrats miniers juteux, laissant le groupe Wagner, désormais rebaptisé Africa Corps, piller les ressources naturelles du pays. Le ministre conseiller du président, Fidèle Gouandjika, n’a-t-il pas lui-même déclaré que Wagner “a sauvé la démocratie centrafricaine”? Une affirmation grotesque, quand on sait que ce même groupe est impliqué dans des massacres, des pillages, de torture et des exactions contre les populations centrafricaines.

Revenons en 2016, lors de la table ronde de Bruxelles où le Plan national de relèvement et de consolidation de la paix (RCPCA) a mobilisé plus de mille milliards de FCFA. Où est passé cet argent? Comme l’a admis le ministre de l’Économie, Richard Fila Kota lui-même, ces fonds ont été dilapidés, détournés, sans que l’on sache précisément leur origine ni leur destination. Le seul résultat tangible? L’arrivée du groupe Wagner, financé par ces mêmes fonds, qui s’est livré à des trafics et des massacres, laissant un bilan macabre derrière lui. Des villages ont été vidés, des mineurs artisanaux tués, comme lors de l’attaque de la mine d’or de Ndassima en 2021, et des communautés entières ont été chassées de leurs terres.

Cette visite à Bruxelles est d’autant plus scandaleuse qu’elle intervient dans un contexte tragique. En quittant Bangui, le cortège présidentiel a provoqué un violent accident à Combattant ayant causé la mort de quatre personnes, dont un policier. Face à cette tragédie, Touadéra est resté silencieux, n’a exprimé ni condoléances ni compassion. Il a poursuivi son chemin, s’envolant pour l’Europe sans un mot pour les familles endeuillées. Personne n’a parlé aux proches des victimes, laissées seules dans leur souffrance, abandonnées par un président insensible et des autorités muettes. Un tel mépris pour les vies perdues, dont celle d’un serviteur de l’État, est une tache indélébile sur cette visite.

Touadéra prétend vouloir consolider la démocratie, mais où est la crédibilité d’un président qui ne trouve pas 5 milliards de FCFA pour financer les élections communales, tout en laissant Wagner engranger des milliards via l’exploitation minière? Comment peut-il sérieusement envisager de financer les élections présidentielles et législatives de 2025 dans ces conditions? La réponse est claire: il compte sur l’Union européenne pour jouer les mendiants, tout en se présentant comme un allié riche et puissant aux côtés de la Russie. Un jeu de dupes où la Centrafrique, une fois de plus, est la grande perdante.

Le président a également plaidé pour le maintien de la mission civile de l’UE (EUAM RCA), censée renforcer les capacités de sécurité intérieure. Mais là encore, le double jeu est clair. Pendant qu’il demande le soutien de l’UE, il confie la “protection de la démocratie” à Wagner et signe des accords de défense avec Africa Corps, le bras armé du Kremlin. Cette hypocrisie est-elle le signe d’un homme calculateur ou d’un dirigeant dépassé, incapable de cohérence? La question se pose: Touadéra est-il un manipulateur habile ou un homme malade, prisonnier de ses propres contradictions?

Cette visite à Bruxelles, avec une délégation pléthorique et des demandes tous azimuts, ne fait que confirmer l’image d’un président prêt à tout pour “rouler tout le monde dans la farine”. Mais les Centrafricains ne sont pas dupes. Entre les fonds détournés, les massacres commis sous l’égide de Wagner, et une démocratie bafouée par un changement constitutionnel imposé en 2023, Touadéra semble plus préoccupé par sa survie politique que par le bien-être de son peuple. L’Union européenne, en étudiant ces demandes de soutien, devrait se méfier: financer Touadéra, c’est risquer de remplir les caisses de ses alliés russes, au détriment d’un pays qui continue de s’enfoncer dans le chaos….

Source: Corbeau News Centrafrique

Pour plus d’informations et d’analyses sur la CentrAfricaine, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here