Africa-Press – CentrAfricaine. Voilà deux mois que le gouvernement centrafricain et les groupes armés 3R et UPC ont conclu un cessez-le-feu en vue de réintégrer l’accord politique de 2019, signé à Ndjamena. L’accord, qui a fracturé les rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), commence aujourd’hui à être mis en oeuvre. Des rencontres ont lieu sur le terrain entre représentants locaux de ces deux grandes milices à dominante peule, les autorités locales, civiles et militaires, et des commandants russes de Wagner.
Si des rencontres ont lieu localement depuis plusieurs semaines, le cantonnement et le processus de désarmement n’ont pas encore commencé. Dans l’Ouham-Pendé par exemple, dans le nord-ouest du pays, plusieurs centaines de combattants 3R (pour Retour, réclamation et réhabilitation) sont attendus sur un site à une quinzaine de kilomètres de Koui, la sous-préfecture.
« L’accord évolue dans les bonnes conditions. Nous sensibilisons la population avant notre arrivée », explique le porte-parole du groupe, Hamadou Rawandou.
« Pas question de désarmement pour le moment »
Même chose dans les régions du centre et du sud, pour l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC). Les chefs locaux des groupes armés échangent avec les autorités civiles et militaires centrafricaines, ainsi qu’avec les commandants locaux des mercenaires russes de Wagner. Cela « pour assurer le cessez-le-feu, et la libre-circulation, éviter des incidents », explique un des leaders rebelle.
Pour autant, « il n’est pas question de désarmement pour le moment », ajoute-t-il: la situation est « complexe » et le « gouvernement n’a pas encore tenu ses engagements ». De plus, « certains chefs locaux s’inquiètent de lâcher des sources de financement », précise cet interlocuteur.
À Bangui, c’est le général Henri Wanzet Linguissara, très proche conseiller du président Faustin Archange Touadéra, qui fait l’interface avec la hiérarchie des Forces armées centrafricaines (Faca), et celle de Wagner.
Mais tous les groupes ne sont pas concernés par ces discussions: le chef du Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) Mahamat al-Khatim se morfond à Ndjamena et attend un retour du gouvernement, tâchant de rassembler ses troupes, actuellement éparpillées, dans la zone frontalière de Moyenne-Sido.
Quant à Noureddine Adam et le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), il demeure hors de l’accord, au sein de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) « fondamentale ». Ses hommes sont présents dans la Vakaga, dans le nord-est du pays, et les régions voisines du Tchad et du Soudan. « Nous continuons notre chemin, on ne se reconnaît pas dans l’accord de Ndjamena », précise Abubakar Siddick Ali, porte-parole de la CPC-F.
À l’origine, 14 groupes armés avaient signé l’accord de Khartoum en février 2019, mais les principaux s’en étaient retirés au moment de la présidentielle contestée de fin 2020 pour tenter, sans succès, de renverser les autorités centrafricaines.
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