Insécurité Forçant L’Exode Vers Birao Dans Vakaga

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Insécurité Forçant L'Exode Vers Birao Dans Vakaga
Insécurité Forçant L'Exode Vers Birao Dans Vakaga

Africa-Press – CentrAfricaine.
L’insécurité croissante transforme la Vakaga en zone de chaos. Des milliers de personnes sont forcées de se déplacer vers Birao, cherchant désespérément un sanctuaire face à la terreur imposée par des éléments armés soudanais.

L’insécurité ambiante qui prévaut dans les différentes localités de la Vakaga a poussé la population à un choix déchirant: celui de regagner Birao, chef-lieu de la préfecture.

En effet, depuis plusieurs jours, voire quelques mois, la situation sécuritaire dans la Vakaga a atteint un niveau record. Chaque jour qui passe, un nouvel événement implique des éléments armés formellement identifiés comme des Soudanais, principalement des rebelles ou des bandits, s’en prenant directement à la population.

Cette violence pousse les habitants des villages et des différentes localités de la Vakaga à tout abandonner pour gagner le centre de Birao. Actuellement, les villages de Terfel, Ndjamena, Guelehé et Chichis sont vidés de leur population. Plus encore, les habitants de Roukoutou, Dahalla, Boura et Toumou sont également en mouvement, cherchant à rejoindre Birao, ce qui rend la situation particulièrement tendue.

Rappelez-vous, il y a quelques jours seulement, deux commerçants en provenance de Terfel pour vendre leurs produits au marché hebdomadaire de Birao ont été lâchement abattus. C’était le vendredi dernier. Ces deux commerçants ont été tués à seulement cinq ou six kilomètres de l’entrée de Birao par des éléments armés non identifiés. Leurs motos ont été volées, la seule raison apparente de cet acte barbare.

La violence dans ces différentes localités atteint un niveau extrême et pose un paradoxe glaçant. Lorsque la population parvient à identifier et à attraper un suspect, et si dans la confusion, la colère monte et ce suspect soudanais est tué, les rebelles soudanais interviennent massivement. À bord de camions et de motos, ils menacent d’attaquer la ville. Pour eux, la mort de ce criminel abattu doit être “payée”, un concept communément appelé “DIA” en arabe.

Les Soudanais semblent envoyer leurs criminels et bandits commettre des crimes et tuer des innocents ici. Mais si ces mêmes criminels sont appréhendés et tués, ils reviennent en masse pour exiger une compensation pour leur mort, explique un habitant de Birao interrogé par la rédaction du CNC.

Cette pratique, où des paiements sont effectués pour compenser la perte d’une personne, est malheureusement courante au Soudan.

Pour certains observateurs centrafricains, la situation actuelle est une conséquence directe d’événements passés. Ils estiment que ce sont les natifs de la Vakaga et de Birao qui ont facilité l’arrivée massive de criminels sur leur propre territoire.

Ils rappellent que depuis 2019, les Arabes Tahacha, originaires d’Amdafock et de Riheede, avaient été appelés au renfort à Birao. Leur venue s’est faite après un accord conclu à Delembe avec les communautés Kara et Goula dans le but de combattre les Rounga du FPRC. Cette alliance a notamment permis au MLCJ, un groupe armé à dominante Kara, de renforcer ses positions face au FPRC, majoritairement composé de Rounga.

Ces combattants étrangers ont soutenu les éléments du MLCJ, ainsi que les Goula, dans plusieurs affrontements contre le FPRC. Cependant, au fil du temps, la situation s’est retournée contre les Kara. Depuis plusieurs mois, ils subissent d’importantes pertes humaines et matérielles. Des villages ont été attaqués, du bétail pillé, et les tensions se sont accentuées.

Désormais, ces Arabes Tahacha, conscients de l’absence de moyens et de puissance des communautés locales, imposent leur autorité sur le terrain. Le nombre de jeunes tués à Birao par ces combattants venus du Soudan continue d’augmenter. Les observateurs mettent ainsi directement en cause les conséquences dévastatrices de cette alliance militaire scellée en 2019, qui semble aujourd’hui échapper à tout contrôle.

Ce paradoxe dévoile également une situation insoutenable pour la population excédée, qui a tout simplement décidé de quitter ses villages pour venir habiter à Birao. La gouvernance du pays est clairement mise à l’épreuve. Quand on affirme avoir gouverné le pays pendant dix ans et que l’on se targue d’une “sortie de crise”, la réalité sur le terrain en Vakaga dément ces propos. Le Rwanda, par exemple, a su sortir de grandes crises et cinq ans plus tard, le pays est devenu totalement efficace et robuste. La situation actuelle à Birao est un exemple palpable que la crise est loin d’être terminée….

 

Source: Corbeau News Centrafrique

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