Africa-Press – CentrAfricaine.
Dans un contexte de renforcement des partenariats africains, la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) a réitéré son soutien indéfectible à la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Cette position, exprimée lors d’un forum parlementaire économique à Rabat, s’inscrit dans une dynamique de coopération Sud-Sud et consolide les relations stratégiques entre le Maroc et les pays de la CEMAC. Ce soutien marque une étape clé dans la reconnaissance croissante de la marocanité du Sahara sur la scène africaine.
En effet, lors du dernier forum parlementaire économique Maroc-CEMAC, tenu à Rabat la semaine dernière, Évariste Ngamana, président du Parlement de la CEMAC, a réaffirmé avec force l’appui des six pays membres (Cameroun, République centrafricaine, Tchad, Gabon, Guinée équatoriale, République du Congo) à l’intégrité territoriale du Maroc, y compris sur la question du Sahara occidental. Cette déclaration, qualifiée de “ferme et inchangée”, reflète la convergence des vues entre le Maroc et la CEMAC sur ce dossier stratégique.
Le soutien de la CEMAC s’inscrit dans une vision plus large de renforcement de la coopération Sud-Sud, un axe prioritaire de la diplomatie marocaine. En effet, le Maroc a multiplié les initiatives pour consolider ses partenariats avec les pays africains, notamment à travers des projets économiques, des échanges commerciaux et des investissements dans des secteurs clés comme l’agriculture, l’énergie et les infrastructures. Le forum de Rabat a également permis de discuter de nouvelles opportunités pour approfondir ces relations, tout en mettant en avant l’importance d’une unité africaine face aux défis régionaux.
La position de la CEMAC vient renforcer la dynamique favorable au Maroc, qui a vu un nombre croissant de pays africains et internationaux soutenir son plan d’autonomie pour le Sahara occidental. Ce plan, proposé en 2007, est considéré par le Maroc comme une solution viable sous sa souveraineté, tandis que des puissances comme les États-Unis, la France et plusieurs nations africaines y ont apporté leur appui. Ce soutien contraste avec la position de l’Algérie et du Front Polisario, qui continuent de défendre un référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui.
La République arabe sahraouie démocratique (SADR), proclamée par le Front Polisario en 1976 et soutenue principalement par l’Algérie, continue de revendiquer l’indépendance du Sahara occidental. La SADR est reconnue par certains pays, notamment l’Afrique du Sud, le Nigeria, et d’autres membres de l’UA, mais son influence a diminué face à la diplomatie marocaine. La SADR insiste sur la tenue d’un référendum d’autodétermination, conformément aux résolutions de l’ONU, mais ce processus est bloqué depuis des décennies en raison de désaccords sur les modalités.
Le conflit du Sahara occidental trouve ses racines dans la décolonisation et les rivalités régionales:
– Avant 1975: Le Sahara occidental était une colonie espagnole. À l’indépendance de l’Algérie (1962), des tensions frontalières avec le Maroc éclatent (guerre des Sables, 1963), exacerbant la rivalité entre les deux pays.
– 1975: L’Espagne se retire du Sahara occidental via les accords de Madrid. Le Maroc organise la Marche verte, une mobilisation pacifique pour revendiquer le territoire. Le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, proclame la SADR en 1976 et engage une lutte armée pour l’indépendance.
– 1975-1991: Une guerre oppose le Maroc au Polisario, avec des combats intenses dans le désert. Le Maroc construit un “mur des Sables” pour sécuriser 80 % du territoire.
– 1991: Un cessez-le-feu est signé sous l’égide de l’ONU, prévoyant un référendum d’autodétermination supervisé par la MINURSO. Ce référendum n’a jamais eu lieu en raison de divergences sur la liste des votants.
– 2007: Le Maroc propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté, largement soutenu par la communauté internationale, mais rejeté par l’Algérie et le Polisario.
– 2020: Le cessez-le-feu est rompu après des incidents à Guerguerat. Les États-Unis reconnaissent la souveraineté marocaine dans le cadre des accords d’Abraham.
– 2021: L’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc, citant des “actes hostiles”.
– 2024-2025: La France (juillet 2024) et d’autres pays rejoignent les soutiens au plan marocain. La CEMAC réaffirme son appui en 2025, consolidant la position marocaine en Afrique….
Pour plus d’informations et d’analyses sur la CentrAfricaine, suivez Africa-Press