Africa-Press – CentrAfricaine.
L’avenue Koudoukou croule sous un amas de déchets depuis trois mois, engendrant une crise sanitaire et économique qui interroge l’action des autorités municipales et celles de l’opération Kwa ti kodro.
La dégradation s’accentue sur l’avenue Koudoukou, dans le tronçon qui s’étend entre le complexe scolaire CPJ et les bureaux logistiques du Programme Alimentaire Mondial. Depuis le début du mois de mars, les ordures envahissent progressivement l’espace, générant un cadre de vie qui nuit à la santé publique et paralyse l’activité économique du secteur.
Les commerçants établis dans cette zone subissent une détérioration graduelle de leurs conditions d’activités. Max Passi, vendeur installé près du rondpoint Oumar Bongo, communément appelé place Marabéna, relate que les eaux de ruissellement venues de la Cité Jean-23 et du quartier Boy-Rabe charrient régulièrement les ordures vers les espaces commerciaux. “Nous nettoyons nos étals chaque matin, mais la situation empire de jour en jour”, souligne-t-il.
L’absence prolongée des services municipaux de collecte constitue l’épine dorsale du problème. Les dernières tournées d’évacuation remontent à plusieurs semaines, abandonnant les résidents face à une situation qui outrepasse leurs moyens individuels. Marie Ngbale, commerçante dans le secteur, atteste de cette défaillance: “Les agents se font désirer depuis belle lurette, nous espérons une intervention rapide”.
Face à cette carence, certains habitants ont engagé des initiatives privées pour l’évacuation des déchets. Ces démarches, financées sur les ressources personnelles, représentent une charge supplémentaire dans un contexte économique difficile. La baisse de la fréquentation commerciale, directement liée à l’insalubrité du secteur, limite les capacités financières de ces petits entrepreneurs.
L’impact économique se révèle significatif. La clientèle évite progressivement cette zone, entraînant une diminution des revenus pour les commerçants qui y exercent leurs activités. Cette spirale négative affecte l’ensemble de l’écosystème économique de la zone et compromet les moyens de subsistance de nombreuses familles.
Les risques sanitaires associés à cette accumulation de déchets préoccupent également les professionnels de la santé. La stagnation des ordures favorise la prolifération de vecteurs de maladies et peut provoquer des épidémies dans un quartier densément peuplé.
Les résidents formulent leurs doléances aux autorités municipales, y compris à celles de l’opération Kwa ti kodro, et réclament une intervention diligente pour rétablir un service de collecte fiable. Cette sollicitation s’inscrit dans un contexte plus vaste de défis urbains que traverse la capitale centrafricaine en matière de gestion des déchets.
La résolution de cette crise exige une démarche concertée mobilisant les services municipaux, les organisations communautaires et les partenaires techniques. L’avenue Koudoukou, à l’instar d’autres artères de Bangui, appelle une stratégie pérenne de gestion des déchets pour sauvegarder la santé publique et préserver l’activité économique nationale….
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