Arrestations Brutales Des Leaders De La Société Civile

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Arrestations Brutales Des Leaders De La Société Civile
Arrestations Brutales Des Leaders De La Société Civile

Africa-Press – CentrAfricaine. Après la tragédie du lycée Barthélemy-Boganda qui a coûté la vie à 29 élèves, plusieurs responsables de la société civile ont été arrêtés alors qu’ils tentaient d’organiser une veillée en mémoire des victimes.

Le 25 juin 2025, une explosion de transformateur électrique au lycée Barthélemy-Boganda de Bangui a déclenché une bousculade mortelle. Au moins Vingt-neuf élèves ont trouvé la mort et environ 260 autres ont été blessés, selon les chiffres du ministère de la Santé centrafricain. L’accident s’est produit pendant les épreuves du baccalauréat, transformant cette journée d’examens en cauchemar.

Le président Faustin-Archange Touadéra, qui se trouvait en déplacement à Bruxelles pour raison de santé, a immédiatement réagi en décrétant trois jours de deuil national du 26 au 28 juin. Une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer les causes exactes de cette tragédie qui a endeuillé la capitale centrafricaine.

Devant cette tragédie, le Groupe de Travail de la Société Civile (GTSC) a voulu agir. Ses dirigeants: Gervais Lakosso, Fernand Mandéndjapou, Dr Paul Crescent Beninga et Pamela de Rome, ont écrit aux ministères de l’Administration du Territoire et de l’Intérieur pour demander l’autorisation d’organiser une veillée mortuaire au lycée même.

Leur objectif était simple: permettre à la population de rendre un dernier hommage aux jeunes victimes dans le lieu même où elles avaient perdu la vie. Mais les autorités ont refusé cette demande, expliquant que le lycée était considéré comme une scène de crime et restait inaccessible le temps de l’enquête.

Ne se décourageant pas, la société civile a alors organisé une marche pacifique. Le parcours devait partir du monument des Martyrs, passer par le lycée. Le 27 juin, vers 17 heures, de nombreux citoyens ont répondu à l’appel, notamment des familles des victimes venues exprimer leur douleur.

Pendant que des négociations se déroulaient pour reporter la veillée au lundi suivant, les forces de l’ordre sont intervenues brutalement. Les quatre dirigeants du GTSC ont été arrêtés dans des conditions musclées: Gervais Lakosso, Fernand Mandéndjapou, Dr Paul Crescent Beninga et Pamela de Rome, ancienne présidente de la jeunesse et membre du Conseil Économique et Social.

Les responsables arrêtés ont été séparés et emmenés dans différents centres de détention. Certains se retrouvent à la Compagnie Nationale de Sécurité (CNS), d’autres à l’Office Central de Répression du Banditisme (OCRV) ou à la Section de Recherches et d’Investigations (SRI). Le cas de Pamela de Rome reste particulièrement inquiétant, car son lieu de détention n’a pas été connue par la rédaction du CNC.

Les violences n’ont pas épargné les autres participants. Plusieurs manifestants ont été brutalisés par la police et la gendarmerie, notamment un journaliste du Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme (RJDH). Un autre manifestant, parent, dont sa fille est morte dans le drame du lycée Boganda, reste détenu par la CNS. La tension persiste dans les 5e et 1er arrondissements de Bangui.

Cette répression a provoqué de vives réactions d’indignation. Dr Paul Crescent Beninga, qui s’exprime sur la radio Ndékè Luka au nom du GTSC, avait appelé à la mobilisation pour honorer dignement les victimes de cette tragédie. Les méthodes employées par les forces de l’ordre questionnent le respect des libertés d’expression et de rassemblement en Centrafrique….

 

Source: Corbeau News Centrafrique

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