Africa-Press – CentrAfricaine.
Si on a besoin de la Représentation du peuple pour défendre les intérêts du Citoyen dans la gestion et dans la gouvernance du pays, la question des critères pour être candidat à la Députation est de mise. Elle a toujours été au centre des discussions entre ceux qui s’intéressent au sujet de la représentativité du peuple centrafricain au sein de l’assemblée nationale, institution construite selon les constitutions copiées du modèle de la République française.
Dans mon livre au titre ‘‘Racines croisées: je suis venu, j’ai vu , j’ai vecu’’ paru aux éditions Baudelaires, je me suis investi dans une tentative de partage de mon expérience d’élu de la 6eme législature sur les ambiguïté politiques et sur certaines tares et contradictions dans la gouvernance de notre RCA. Il s’agit d’une fenêtre de ma vie, un passage qui m’a permis de comprendre combien cette copie de la constitution française a travesti le fonctionnement d’une société qui ne sait plus s’inventer et qui n’arrive pas à s’améliorer.
Le 25 juin 2025, 5000 élèves sont appelé à passer l’examen du baccalauréat, un examen basé sur le modèle français dans un des établissements prestigieux qu’abrite un ancien bâtiment hérité de la colonisation. Curieusement, c’est ce jour que la direction générale de l’ENERCA, la sociéte d’état créé au temps de la colonisation dimensionné pour fournir l’électricité aux quelques 200 européens et entreprises de Bangui, décide de travailler sur le vieille transformateur électrique installés dans un local du Lycée, Notons que ENERCA peine à fournir l’électricité 24h/24 à une population qui avoisine 800.000 consommateurs dans Bangui étant donné que les installations datent de 1958, époque d’avant les indépendances du pays. Qu’il me soit permis de demander au Ministre de l’Enetgie et au Directeur Général de l’ENERCA de févoiler les raisons du choix de travailler sur un transformateur à proximité du centre d’examens en ce jour précis.
En tant qu’ancien législateur, Député de la Nation, il me revient à l’esprit la question des débat et des questions au Gouvernement. Tout naturellement le Parlementaire que j’étais, s’intéresse au mode de débat et aux outils de travail du Député parmi lesquels le VERBE et la LOI. Sur tous les points, nous avons tout faux en République Centrafricaine parce que nous copions des concepts qui ne cadrent pas avec notre mental. Notre système scolaire est français et c’est notre premier handicap. Même si nous partageons oralement une langue nationale, en occurrence le Sango, déclarée deuxième langue officielle, l’administration et par ricochet l’Assemblée nationale est loin, trop loin d’une utilisation structurée grammaticalement pour permettre d’écrire des textes législatifs en sango pour que tout le monde s’y conforme puisque le Français est une langue coloniale.
Dans son fonctionnement, l’assemblée nationale centrafricaine utilise deux langues. C’est ce que j’apoelke le VERBE. Car un Député écrit et parlé. Mais dans l’absolue, c’est le français qui prime dans l’écriture du Deputé Centrafricain. Ici, je note que pour avoir des textes législatifs parfaits, ceux qui élaborent les Lois, en occurrence les Députés Centrafricains, doivent maîtriser deux langues, le Sango et le Français. Car un texte de Loi est un condensé de mots et de phrases qui doivent avoir un sens précis et exact pour éviter toute confusion ou toute interprétation. Dans mon livre mentionné plus haut, je décris des exemples dans le déroulement des débats pour illustrer ces confusions en guise de partage d’expériences.
Vice-Président de la commission Nr 7: ‘’Equipements et Communication’’ il m’avait été donné de constater des difficultés lors des travaux en commission ou lors des débats en plénière sous la 6eme législature. Il est indéniablement établi qu’un certain niveau intellectuel est requis si un élu voulait un temps soit peu contribuer ou participer d’une manière effective aux travaux. L’instauration de la notion d’assistant parlementaire pour compenser la lacune n’avait pas fait ses preuves pour des raisons évidentes et pratiques. Le Député n’a aucune possibilité de recourir aux compétences de son Assistant parlementaire en pleine séance plénière afin de réagir à un texte qu’il ne comprendrait pas.
Le Député doit donc avoir un certain niveau de compréhension de l’écriture et une habileté dans la formulation de textes. Il n’y a aucune autre remède, sauf si on veut des Élus ‘’Vouvouzeleurs’’ ou ‘’Acclameurs’’. Le dire ici n’est certainement pas une injure encore moins, une invitation à moins d’esprit partisan.
Pour justement faire face à l’exigence de niveau et d’aptitude dans la rédaction, dans l’interprétation des textes de Loi, les titres se rapportant aux candidatures devront être inscrit s tant dans la constitution que dans le Code électoral pour préciser ce que pour toute candidature à un mandat électif, l’auteur devra , pour se prévaloir d’intérêts politique ou économique, exploiter les liens sociaux ou culturels pour sa candidature à une élection législative, sénatoriale, régionale ou municipale. Pour se faire, il devra satisfaire juste être en mesure de lire et écrire sans ambiguïté ni interprétation.
Voilà donc la justification de l’article 153 de leur constitution de 2023 qui exige que tout candidat à la députation devra justifier d’un diplôme de niveau baccalauréat ou équivalent. Mais à tors ou à raison et sans analyse du bien fondé, plusieurs ONG sournoisement portés par les Députés Sans Bac, les DSB avaient dénoncé cette réforme comme une manœuvre d’exclusion politique.
Même si l’Assemblée nationale appelait à une séance d’urgence pour voter une Loi en rapport avec l’accident du Lycée Boganda, seul Dieu descendra sur Terre pour compter les Députés aptes à élaborer une Loi d’urgence. Or ce ne serait que normal de réglementer l’avenir en matière de Production, Distribution et Fourniture d’électricité tout comme en matière de protection des usagers du Réseau Électrique Centrafricain en Haute Tension.
Dans un pays qui protège les citoyens, dans un environnement qui respecte sa propre législation, ce ne serait que normal que l’Assemblée prouve que les élus sont capables d’arrêter des mesures afin que des accidents comme ceux qui ont couté la vie au vendeur d’œufs en Mai 2025 et aux Candidats au Baccalauréat en Juin 2025 ne se reproduisent plus.
C’est avec cette analyse que l’observateur du déclin Centrafricain peut juger les gesticulations des jours qui avaient précédé l’accident du Lycée Barthélémy Boganda de Bangui. En effet, dans l’optique des prochaines échéances électorales, nous venons d’assister à une série d’évènements ou le parti-Etat au pouvoir en Centrafrique, initiateur de la Loi sur les DSB, avait lancé des primaires tout azimut dans le Grand-Ouest et ailleurs afin de retenir les candidats que le parti va investir dans la course à la Députation en Centrafrique.
Malgré les exigences de sa propre constitution, le MCU a investi des personnalités dont le niveau académique est tout sauf conforme à l’esprit de certaines dispositions de sa propre Loi sur les candidatures à la Députation. La Lobaye semble détenir le trophée, situation qui interpelle plus d’un avec les cas de l’honorable Magloire Makango, Narcisse Dambalet à Boda, Jean-Claude Ngonga à Mbaïki, Michael Yengbé du village Boganda, Ngoïta à Mongoumba ou encore l’honorable Perkus Kette tous publiquement cités dans des publications en rapport avec les Députés Sans Baccalauréat. Curieusement, la plus part des personnalités citées sont signataires de la pétition contre l’introduction du baccalauréat comme critère de candidature à la Députation diplôme dont la démarche d’obtention est au centre de ce grave accident. C’est pour autant dire combien ce document revêt un caractère central dans la vie de la Représentation de la population dans la deuxième institution de la République. On ne devrait pas y envoyer n’importe qui. Mais le peuple est perdu, sa jeunesse perdue et son avenir avec.
L’histoire politique de la RCA force le lecteur a interroger la mémoire des anciens présidents Boganda, Dacko et Bokassa. Pourquoi un tel héritage pour la Lobaye? Sont-ils tous les trois morts avec tous les diplômes lobayens? En plus, ils sont tous absents de l’enterrement de la candidature de l’honorable Kapkayen, père-fondateur de la constitution de la 7eme République.
Source: Corbeau News Centrafrique
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