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La publication anonyme qui s’en est violemment prise au journaliste Christian Aimé Ndotah n’a rien d’un simple commentaire isolé. Le ton agressif, les insultes répétées et la stratégie de diversion rappellent la méthode du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Maxime Balalou, connu pour ses attaques contre ceux qui dénoncent les failles du système.
Une polémique secoue les réseaux sociaux centrafricains depuis que Christian Aimé Ndotah, ancien directeur général de la Radio nationale, a publié la liste des élèves décédés dans la tragédie du lycée Barthélémy Boganda. Cette initiative, destinée à honorer la mémoire des victimes, a provoqué une violente réaction de la part du ministre de la Communication, Maxime Balalou.
Le 25 juin dernier, l’explosion d’un transformateur électrique au lycée Barthélémy Boganda pendant les épreuves du baccalauréat a causé plusieurs décès d’élèves. Face au silence des autorités, Christian Aimé Ndotah a décidé de publier la première version de liste des victimes. Son objectif était simple: permettre aux familles et à la nation de rendre hommage à ces jeunes vies perdues, et préparer un monument commémoratif.
Cette démarche, qui aurait dû recevoir le soutien de tous les centrafricains, y compris les autorités centrafricaines, a déclenché une tempête inattendue. Depuis un compte Facebook avatar connu de tous, une publication particulièrement agressive s’est attaquée au journaliste avec une violence d’une intensité rare.
L’auteur de cette publication anonyme qui n’est rien d’autre que l’ancien détenu Maxime Balalou qualifie le journaliste Christian Aimé Ndotah de « charognard numérique » et de « voyeuriste émotionnel ». Il l’accuse de « mépriser la douleur des familles endeuillées » et affirme qu’« aucune famille digne ne veut voir le nom de son enfant jeté publiquement, sans consentement, au milieu d’un déballage morbide ».
Le ton utilisé, les expressions choisies et la stratégie d’attaque rappellent étrangement les méthodes habituelles du ministre et l’ex-détenu Maxime Balalou. Ce dernier a déjà fait parler de lui par ses sorties publiques contre les journalistes et les voix critiques du gouvernement.
Dans cette publication, l’auteur va jusqu’à déclarer que « Christian Aimé Ndotah, par son geste honteux, ne mérite ni considération ni excuse » et qu’il « doit répondre devant la conscience collective d’avoir trahi la décence, l’éthique journalistique et le respect dû aux morts ».
Pendant que cette polémique artificielle occupe l’espace médiatique, les vraies questions demeurent sans réponse. Comment un transformateur électrique défaillant a-t-il pu causer une telle tragédie? Pourquoi les établissements scolaires manquent-ils d’équipements de sécurité? Quelles mesures concrètes sont prises pour éviter de nouveaux drames?
La Radio nationale et la télévision publique, dont Balalou a la tutelle, accumulent les difficultés. Les journalistes travaillent sans moyens suffisants, les coupures d’électricités sont fréquentes, et les équipements tombent en panne régulièrement. La population centrafricaine se retrouve privée d’informations fiables au moment où elle en a le plus besoin.
Cette attaque contre Christian Aimé Ndotah dépasse le cadre d’un simple désaccord. Elle montre une volonté d’intimidation des journalistes libres et de tous ceux qui osent poser les bonnes questions. La violence du ton utilisé et le caractère personnel des attaques visent à dissuader d’autres voix de s’exprimer….
Source: Corbeau News Centrafrique
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