Africa-Press – CentrAfricaine. Dans la nuit du dimanche 6 au lundi 7 septembre, vers 19 heures, la lune est devenue rouge vif en Centrafrique, un spectacle inédit qui a provoqué panique et prières.
Dans la nuit du dimanche 7 au lundi 8 septembre, un événement astronomique exceptionnel a transformé le ciel centrafricain. À Ouanda-Djallé, située à 954 kilomètres de Bangui, et à Bria, distante de 595 kilomètres de la capitale, la lune a pris une teinte rouge sang, plongeant les habitants dans l’incompréhension et l’effroi.
À Ouanda-Djallé, hommes, femmes et enfants ont quitté leurs habitations. Face à ce spectacle inédit, certains ont frappé sur des ustensiles de cuisine pour conjurer ce qu’ils percevaient comme un mauvais présage. Les mosquées ont organisé des prières spontanées tandis que la population scrutait ce disque lunaire transformé. Le phénomène s’est prolongé plusieurs heures, maintenant cette lueur rougeâtre qui a bouleversé les repères nocturnes habituels.
À Bria, chef-lieu de la Haute-Kotto, la même scène s’est déroulée. Dans cette ville où l’électricité fait défaut, la lune constitue l’unique source d’éclairage naturel. Sa transformation en astre rouge a semé la panique, alimentée par les interprétations mystiques et l’absence totale d’explications scientifiques accessibles.
Dans la capitale, le phénomène s’est manifesté de manière plus discrète. La lune a légèrement rougi avant de retrouver son aspect habituel. Mais dans les zones reculées, où l’obscurité règne chaque nuit, cette vision a laissé des traces profondes dans les mémoires.
Ce spectacle correspond à une éclipse lunaire, phénomène astronomique parfaitement naturel. Lorsque la Terre s’interpose entre le Soleil et la Lune, elle projette son ombre sur notre satellite. L’atmosphère terrestre filtre alors la lumière solaire, ne laissant passer que les longueurs d’onde rouges et orangées. Cette “lune de sang” n’a rien de surnaturel et ne présente aucun danger, selon les scientifiques joints au téléphone par la rédaction du CNC.
Pourtant, dans un pays où la vulgarisation scientifique reste embryonnaire, ces manifestations célestes alimentent les peurs collectives. Quelques mois auparavant, une coloration inhabituelle du soleil avait provoqué des réactions similaires dans plusieurs localités, témoignant de cette méconnaissance des phénomènes naturels.
L’absence de communication officielle lors de ces événements prévisibles constitue un manquement. Alors que les calendriers astronomiques permettent d’anticiper ces éclipses, aucune campagne d’information n’accompagne leur survenue. Cette carence transforme des merveilles naturelles en sources d’angoisse collective, privant la population d’une compréhension élémentaire des mécanismes célestes qui régissent notre planète.
Source: Corbeau News Centrafrique
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