Africa-Press – CentrAfricaine.
La ministre du Travail, de l’Emploi et de la Protection sociale, Annie Michèle Mouanga, est désormais enveloppée dans un très sale drap et ça pue grave, même à 2 kilomètres. À la CNSS, les accusations de complicité dans les malversations financières au sein de la Caisse nationale de sécurité sociale sont directement portées contre elle.
Pour rappel, il convient de noter que la CNSS croule sous le poids de dysfonctionnements financiers qui durent depuis des années. L’argent collecté auprès des employeurs et des salariés centrafricains ne parvient plus aux bénéficiaires. Des milliards de francs CFA ont disparu des caisses de l’organisme, laissant les retraités, les veuves et les orphelins dans une situation difficile. Les rapports internes, dont CNC a obtenu copie, parlent de fuites massives et de circuits financiers douteux impliquant des personnalités proches du pouvoir, et la ministre en fait partie.
Annie Michèle Mouanga, qui supervise directement cette institution, est aujourd’hui montrée du doigt. Son silence devant ces irrégularités répétées alimente les soupçons. Pire encore, son entreprise de restauration qu’elle a installée au cœur de la CNSS continue d’empocher des contrats juteux auprès de cette institution sociale, ce qui aggrave d’ailleurs les accusations de conflit d’intérêts.
Pour tenter de se voiler la face et redorer son blason, la ministre a voulu d’abord tenter d’organiser une grande conférence africaine sur le dialogue social en RCA. Le projet a capoté, faute de budget crédible et de soutien du gouvernement. Plutôt que de s’attaquer aux vrais problèmes de la CNSS, elle s’est tournée vers une autre option: accueillir le Conseil des ministres de la CIPRES, qui regroupe 14 pays africains.
Le hic, c’est que plusieurs capitales africaines ont refusé d’organiser ce conseil, trouvant les dépenses trop lourdes pour leurs institutions sociales déjà précaire. Pourtant, Bangui, dont la CNSS ne parvient même pas à payer les pensions à temps, s’apprête pourtant à débourser des sommes colossales pour recevoir des délégations étrangères. L’absurdité de la situation n’échappe à personne.
Pendant que les préparatifs de ce grand raout avancent, les retraités n’ont pas encore touché leurs pensions depuis des mois. Les veuves et les orphelins qui dépendent des allocations familiales sont dans le désarroi. Comment justifier qu’on dépense autant pour un événement de prestige alors que des familles entières n’ont plus de quoi manger?
Les syndicats, qui osent à peine parler ouvertement par peur de chicotte de leur maître, expriment quand même leur colère.
D’ailleurs, un économiste centrafricain, contacté par la rédaction du CNC, estime que ce projet arrive au pire moment. “Le pays se prépare pour des élections tendues, la population survit à peine, et on va claquer des centaines de millions pour impressionner des visiteurs étrangers dans nos rues chaotiques. C’est du gaspillage pur et simple”, analyse-t-il.
Les questions sont nombreuses et les réponses inexistantes. Où sont passés les milliards de francs CFA détournés à la CNSS? Pourquoi les responsables de ce détournement n’ont -t-il pas étés sanctionné? Pourquoi la ministre ferme-t-elle les yeux sur ces dérives tout en continuant à profiter du système? Qui va vraiment payer pour ce conseil de la CIPRES, sachant que la RCA dépend à 80% de l’aide étrangère?
Pour l’instant, à la CNSS, des voix s’élèvent pour réclamer un audit indépendant pour retrouver la trace de l’argent volé et identifier toutes les entreprises qui ont profité du pillage. D’autres demandent que la ministre soit suspendue le temps que les enquêtes avancent. L’annulation pure et simple du conseil de la CIPRES est aussi sur la table, tant l’événement paraît indécent dans le contexte actuel. Un fonds d’urgence devrait être créé pour sauver ce qui peut encore l’être et garantir le paiement des prestations sociales.
Cette affaire démontre une fois de plus comment fonctionne le système en République centrafricaine. Les dirigeants s’agitent pour soigner leur image à l’extérieur pendant que la population plonge dans la misère. Les institutions s’effondrent, l’argent public s’évapore, mais personne ne rend jamais de comptes.
Source: Corbeau News Centrafrique
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