Africa-Press – CentrAfricaine. Une opération de racket policière a dégénéré en violence au marché Sarah de Ndélé. Au cours de ce contrôle, les policiers ont agressé un père de famille qui ne possédait pas de carte nationale d’identité. Refusant de payer 10 000 francs CFA, l’homme a été frappé et projeté au sol devant les commerçants et son épouse.
Depuis plusieurs semaines, les policiers détachés à Ndélé multiplient les opérations de racket des citoyens dans toute la ville. Jour et nuit, ils bloquent les routes et patrouillent sur les marchés pour vérifier les documents des habitants. Ces contrôles permanents visent à extorquer de l’argent aux citoyens qui ne possèdent pas de carte nationale d’identité.
La situation devient invivable pour les habitants de Ndélé, chef-lieu de la préfecture du Bamingui-Bangoran. Cette ville se trouve à 654 kilomètres de Bangui, la capitale.
En effet, pour obtenir une carte d’identité, un habitant de Ndélé doit effectuer un long trajet vers la capitale Bangui. Le coût du transport et les multiples allers-retours nécessaires rendent cette démarche impossible pour la majorité de la population.
La société Almadina fabrique les cartes nationales d’identité à Bangui. Elle n’a jamais organisé de mission de collecte de dossiers à Ndélé, contrairement à ce qu’elle a fait dans d’autres villes du pays. Les habitants qui se rendent à Bangui reviennent souvent sans leur carte. Les exigences administratives et les demandes de documents supplémentaires les obligent à faire plusieurs voyages. Beaucoup abandonnent face aux coûts et aux complications.
Les policiers connaissent parfaitement ces difficultés. Ils savent que la majorité des habitants ne peut pas se procurer de carte d’identité. Mais ils ont trouvé dans cette situation une source de revenus facile. Ils refusent les certificats de nationalité et les cartes d’électeur comme pièces justificatives. Seule la carte nationale d’identité leur convient.
La semaine dernière, les policiers ont organisé un contrôle au marché Sarah, dans le quartier du même nom. Ils ont interpellé un homme accompagné de son épouse. Les agents lui ont demandé sa carte d’identité. L’homme n’en possédait pas. Il a sorti son certificat de nationalité et sa carte d’électeur.
Les policiers ont refusé ces documents. Ils ont exigé uniquement la carte nationale d’identité. L’homme a expliqué qu’il n’en avait pas. Les agents lui ont alors réclamé 10 000 francs CFA. Le père de famille a répondu qu’il ne possédait pas cette somme.
Un policier a alors brutalisé l’homme. Il l’a frappé violemment. L’homme est tombé au sol devant les regards des commerçants et des clients du marché. Son épouse assistait à la scène. Elle a vu son mari jeté au sol par le policier.
La femme est entrée en colère. Elle a ramassé un bâton qui traînait sur le marché. Elle a frappé le policier qui venait d’agresser son mari. Elle s’est ensuite attaquée aux autres agents présents. Les policiers ont pris la fuite. Ils sont partis en courant du marché Sarah.
Les agents sont retournés à leur poste. Ils ont raconté à leurs collègues qu’ils avaient été agressés. Ils ont indiqué l’endroit où s’était déroulé l’incident. Un groupe de policiers est revenu au marché Sarah. Ils sont arrivés à moto, en nombre.
Le couple avait déjà quitté les lieux. Les policiers n’ont pas trouvé l’homme et son épouse. Alors ils ont arrêté d’autres personnes. Ils ont interpellé des commerçants et des clients qui se trouvaient sur le marché. Ces personnes n’avaient rien à voir avec l’incident. Elles n’avaient pas participé à l’agression des policiers.
Les agents ont emmené ces innocents au commissariat. Ils demandent à ces malheureux de leur verser chacun une somme de 5 000 francs CFA pour être libérée. Les policiers ont ainsi transformé leur humiliation en nouvelle source de revenus.
Cette méthode criminelle de policiers est le contraire des attitudes des gendarmes déployés à Ndélé. Les habitants apprécient ces gendarmes malgré leurs défauts.
Pour les jeunes interrogés, les gendarmes saluent militairement les personnes qu’ils contrôlent. Ils demandent les documents avec respect. Ils ne brutalisent pas les citoyens.
Les policiers de Ndélé agissent différemment. Ils n’ont aucune courtoisie. Ils agressent directement les gens. Personne ne sait où ils ont appris ces méthodes. Leur formation ne les a visiblement pas préparés à servir la population.
Le directeur général de la police à Bangui ne réagit pas à ces dérives. Il reste les bras croisés pendant que ses agents sèment le désordre dans les provinces. Le ministre Michel Nicaise Nassin dirige le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique. Il ne prend aucune mesure contre ces abus.
Le Président Faustin Archange Touadéra, surnommé Baba Kongoboro, garde également le silence. Les autorités centrafricaines abandonnent les habitants de Ndélé aux mains de policiers qui se comportent comme des diables racketteurs.
Source: Corbeau News Centrafrique
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