Africa-Press – CentrAfricaine. À l’Université de Bangui, le département d’anthropologie est gangréné par des pratiques mafieuse, où le chef de département impose un racket organisé aux étudiants.
À la faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université de Bangui, le département d’anthropologie est au cœur d’un système qui dépasse tout le monde. Depuis des années, le chef de département organise un système d’extorsion qui pèse lourdement sur les étudiants. Ce n’est pas un simple désordre administratif, mais une pratique bien ancrée, où l’autorité est utilisée pour soutirer de l’argent aux étudiants de manière abusive.
Lors des examens, par exemple, le chef de département procède à une fouille des étudiants, confisquant leurs téléphones portables, qu’il s’agisse de smartphones ou de téléphones à clavier plus anciens. À la fin des épreuves, il ne rend pas les appareils sans contrepartie. Il exige 5 000 francs CFA pour un smartphone et 2 000 francs CFA pour un téléphone standard. Les étudiants, souvent sans ressources, doivent payer pour récupérer leurs propres biens. Cette pratique, appliquée sans explication ni justification, touche tous les étudiants, examen après examen, et ce, sans la moindre réaction du doyen de ladite faculté, ni du rectorat.
Ce système semble connu de tous dans la faculté des lettres et des sciences humaines. Le doyen et des responsables du rectorat sont informés, mais aucune mesure n’a été prise pour arrêter ces agissements. Certains étudiants affirment même que cette tolérance pourrait cacher une forme de complicité, où les sommes collectées seraient partagées entre certains responsables. Cette situation laisse les étudiants dans une position de vulnérabilité, contraints de se plier à ces exigences pour poursuivre leurs études.
Ce n’est pas un phénomène récent. Depuis des décennies, la faculté des lettres et des sciences humaines est le lieu de tensions liées à des abus d’autorité. En 1999-2000, un professeur d’histoire-géographie a été poursuivi sur le campus par un étudiant armé d’un couteau, après des différends liés à des comportements jugés injustes. L’incident a été stoppé par l’intervention d’autres étudiants et professeurs. En 2015-2016, un autre professeur, connu pour son attitude autoritaire, a été attaqué physiquement par des étudiants excédés. Ces événements, bien qu’extrêmes, montrent à quel point les abus répétés ont engendré frustration et colère parmi les étudiants.
Le département d’anthropologie, en particulier, fonctionne selon des règles imposées par le chef de département et d’autres responsables. Les étudiants, qui devraient se consacrer à leurs études, se retrouvent à naviguer dans un système où leur argent est exigé sans raison valable. L’Université de Bangui, censée être un lieu d’apprentissage et de rigueur, donne l’impression d’un espace où l’arbitraire prévaut…
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