Université de Bangui: Chaos à la Faculté des Lettres

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Université de Bangui: Chaos à la Faculté des Lettres
Université de Bangui: Chaos à la Faculté des Lettres

Africa-Press – CentrAfricaine. Un climat de confusion perdure au sein de la Faculté des Lettres de Bangui. La gestion actuelle des cours et examens plonge les étudiants dans une incertitude préjudiciable à leur apprentissage et à leur avenir.

À la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Bangui, la tension est palpable. Le doyen, Jean-Claude Azoumaye, s’est mis une pression considérable pour que les enseignants achèvent leurs programmes avant la fin mai 2025, fixant les examens dès début juin de la même année. Une décision administrative rigide qui se heurte violemment aux réalités pédagogiques.

Sur le terrain, la situation est inquiétante. Les problèmes logistiques, notamment le manque criant de salles de classe, ont empêché de nombreux enseignants de terminer leurs cours. Certains n’ont même pas pu couvrir un tiers du programme prévu. Face à cette impasse, une demande légitime a été soumise au doyen: accorder un délai supplémentaire de deux semaines pour permettre aux professeurs de rattraper le retard et garantir aux étudiants une assimilation correcte des connaissances.

La réponse de Jean-Claude Azoumaye fut un refus catégorique. Il campe sur sa position initiale, ignorant les difficultés rencontrées par les enseignants et les conséquences désastreuses pour les étudiants. Ce dogmatisme interroge sur la capacité du doyen à appréhender les enjeux concrets de sa faculté.

Le problème des salles de classe n’est pas un secret. Avec seulement six espaces, amphithéâtres compris, pour neuf à dix départements, la pénurie est chronique. Les étudiants de tous les niveaux peinent à trouver des lieux pour leurs cours. Pire encore, le Doyen met en location de temps en temps de l’unique amphithéâtre à des entités externes, privant davantage les étudiants de leurs espaces d’apprentissage.

Malgré ce contexte tendu, Jean-Claude Azoumaye a maintenu son calendrier, contraignant les enseignants à précipiter la fin des cours et ouvrant la voie à des examens dans des conditions déplorables. Le constat est sans appel: en première année, particulièrement, de nombreux cours n’ont pas été dispensés. L’exemple frappant de la matière d’informatique en Lettres Modernes, où les étudiants devront passer l’examen après seulement deux semaines de rattrapage, explique l’absurdité de la situation. On assiste à un cycle infernal: interruption des cours, examens partiels, reprise des cours, puis nouvel examen. Une organisation chaotique qui dévoile un manque sérieux de planification et de gestion de la part du doyen.

Jean-Claude Azoumaye ne s’arrête pas là. Des pratiques de surveillance des examens pour le moins surprenantes ont été instaurées. Au lieu de confier cette responsabilité aux chefs de département et aux enseignants, comme le prévoit l’usage, le doyen s’appuie sur des étudiants pour surveiller leurs pairs. Une méthode qui pousse à s’interroger. Cette tâche, qui incombe normalement aux responsables académiques, est déléguée à des étudiants, parfois en échange de promesses obscures.

Le fonctionnement de la faculté semble otage des décisions unilatérales d’un doyen qui apparaît de plus en plus déconnecté des réalités. Son refus d’écouter les doléances des enseignants, son entêtement face aux problèmes logistiques et ses méthodes de gestion contestables plongent la Faculté des Lettres et Sciences Humaines dans une crise profonde. Les questions fusent: dans quelle université sommes-nous? Avec quelle logique ce doyen opère-t-il? Son incapacité à se remettre en question et sa “tête dure” mettent en péril l’avenir des étudiants et la crédibilité de l’institution.

Source: Corbeau News Centrafrique

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