Lim-Pendé: Villages Désertés, Fuite Vers Paoua

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Lim-Pendé: Villages Désertés, Fuite Vers Paoua
Lim-Pendé: Villages Désertés, Fuite Vers Paoua

Africa-Press – CentrAfricaine.
La préfecture de Lim-Pendé, dont Paoua est le chef-lieu, traverse depuis plusieurs mois une période difficile. Les habitants abandonnent leurs villages pour se réfugier à Paoua, Bozoum ou franchir la frontière tchadienne. Odilon Bolapa, coordonnateur de l’Association des étudiants ressortissants de l’Ouham-Pendé et Lim-Pendé, a exposé cette réalité lors de son passage à la Radio Ndékè Luka en juin 2025.

Les mouvements de population s’intensifient dans cette zone où l’insécurité dicte désormais le quotidien. Les groupes armés, notamment le 3R, maintiennent une pression constante sur les communautés rurales. Malgré l’accord de Ndjamena, les violences persistent et contraignent les familles à prendre le chemin de l’exil intérieur, affirme Odilon Bolapa.

“Beaucoup sont réfugiés au niveau du centre de Paoua”, constate Bolapa. Les habitants de la commune de Bimbi optent pour Paoua ou Bozoum, tandis que d’autres de Mia-Pendé traversent vers le Tchad. Le coordonnateur ne dispose pas de statistiques précises, mais affirme que “ils sont nombreux” à avoir quitté leurs terres.

Cette migration forcée montre l’ampleur du problème sécuritaire. À Tatoum, des habitations ont été incendiées, rendant impossible tout retour des populations. Les témoignages rapportent des blessures par flèches, des homicides, créant un climat de peur généralisée.

L’insécurité paralyse l’activité agricole, pilier de l’économie locale. “La population ne peut pas aller au champ pour cultiver”, explique Bolapa. À moins d’un kilomètre des agglomérations, la présence de groupes armés ou de bandits décourage toute activité champêtre.

Cette situation compromet les récoltes et aggrave la vulnérabilité alimentaire. À Paoua, les prix témoignent de cette pénurie: une cuvette de manioc coûte maintenant entre 4 000 et 4 500 francs CFA, contre 800 francs auparavant. Les familles déplacées peinent à se procurer les denrées de base.

Les services indispensables subissent également les conséquences de cette instabilité. Le centre de santé de Gozouin, dans la commune de Bimbi, a été pillé. “Ils ont tout pris, même les médicaments”, déplore Bolapa. Les établissements scolaires n’échappent pas aux destructions, privant les enfants d’éducation.

Les axes de communication compliquent les déplacements. Le trajet de Paoua à Bozoum nécessite deux jours avec un véhicule léger, selon le coordonnateur. Ces difficultés logistiques isolent davantage les populations et compliquent les interventions humanitaires….

 

Source: Corbeau News Centrafrique

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