la filière arachidière en panne de débouchés à cause de l’insécurité

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la filière arachidière en panne de débouchés à cause de l'insécurité
la filière arachidière en panne de débouchés à cause de l'insécurité

Africa-Press – CentrAfricaine. Toute cette semaine, « Afrique économie » vous emmène en RCA, plus précisément dans la région de l’Ouham Pendé située dans le Nord-Ouest. À Paoua, la filière arachide peine à se développer en raison du contexte sécuritaire.

La présence de groupes armés sur les axes et les combats qui les opposent aux forces pro-gouvernementales rendent les routes trop dangereuses pour exporter.

Faute de pouvoir écouler la production, certains acteurs voudraient encourager la transformation, mais beaucoup reste encore à faire. De notre correspondant à Bangui,

C’est un petit terrain vague à l’arrière du marché. Le sol est irrégulier, fait d’une matière étrange où l’on s’enfonce de plusieurs centimètres. Des coquilles d’arachides ! Certains monticules s’élèvent à plus d’un mètre. Moussa Issoufou, responsable Sécurité alimentaire de l’ONG Oxfam à Paoua raconte :

« Il y a surabondance de l’offre par rapport à la demande, parce qu’il y a une très grosse production et ses possibilités d’écoulement vers les autres régions ou vers les pays frontaliers sont quasi inexistantes, à cause de la situation d’insécurité qui persiste dans la région.

Donc les prix de l’arachide sont très bas. Les producteurs vendent, mais sans faire de grands bénéfices. Ils sont dans un état de vulnérabilité persistant.

» Le décorticage manuel est le travail des femmes. Les vanneuses gagnent 250 francs CFA par sac. Elles peuvent en remplir jusqu’à quatre par jour et toucher un peu plus d’un dollar. Les poumons remplis de poussière et le dos brisé par l’effort.

« L’Ouham Pendé est le premier producteur d’arachides en RCA, explique Mahoua Coulibaly, cheffe du Programme alimentaire mondial (PAM) à Paoua.

On est aussi premier producteur de haricots. Ce sont des protéines végétales, et, je ne m’explique pas qu’une région qui produit ces denrées ait des taux de malnutrition aussi élevés.

« Trouver du matériel plus performant pour faciliter l’activité des femmes »

Sous d’autres latitudes, le PAM transforme localement l’arachide en pâte vitaminée pour les enfants malnutris. À Paoua, la transformation reste très archaïque.

Chaque famille produit son huile à domicile. Là encore, les femmes sont à la tâche. « Donc, ça, c’est l’étape d’extraction d’huile, proprement dite, décrit Moussa Issoufou.

La maman, là, est en train de presser, jusqu’à ce que l’huile sorte de la pâte d’arachide. C’est un travail manuel très fatiguant. » Environ huit heures d’effort, pour 5 à 6 litres de produit fini.

« C’est encore un stade artisanal et nous souhaitons trouver du matériel plus performant pour faciliter l’activité des femmes, et surtout booster l’économie locale », reprend l’homme. Les résidus sont bien secs. On les roule en petits bâtonnets très nutritifs à grignoter, pour quelques francs sur le bord de la route.

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