Promesses de Touadéra: Forages, aéroport, salaires en hausse

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Promesses de Touadéra: Forages, aéroport, salaires en hausse
Promesses de Touadéra: Forages, aéroport, salaires en hausse

Africa-Press – CentrAfricaine.
Le ministre Bertrand-Arthur Piri vient d’annoncer la construction de 100 forages dans les villes de Bangui, Bimbo et Bégoua. L’opération a démarré dans le quatrième arrondissement de Bangui, avec tous les honneurs. Mais cette fois-ci, va-t-on vraiment voir quelque chose de concret?

Revenons un peu en arrière. En 2020, le gouvernement promettait 5000 châteaux d’eau et forages à travers tout le pays. Aujourd’hui, combien en compte-t-on? Un seul. Un unique forage inauguré sur la route de Damara à PK 26. Voilà le bilan de quatre années de promesses.

Le château d’eau de Bimbo raconte la même histoire. Lancé en 2021, il attend toujours d’être terminé. L’excuse officielle? Un entrepreneur arrêté à l’aéroport alors qu’il tentait de fuir. Pendant ce temps, les robinets restent secs.

Cette fois, le plan prévoit 30 forages dans les quatrième et septième arrondissements, 30 autres confiés à India Africa Investment dans le huitième arrondissement, et 40 dans les troisième et sixième arrondissements. Sur le papier, tout semble bien organisé.

Les maires locaux affichent leur satisfaction. Alexandre Waboua, représentant du maire du troisième arrondissement, parle de promesses tenues. Le conseiller du huitième arrondissement applaudit déjà le projet. Mais ces déclarations arrivent avant même que les travaux ne commencent vraiment.

Plusieurs points méritent qu’on s’y attarde. D’abord, le financement: qui paie quoi? Les détails restent flous. Ensuite, les délais: quand ces forages seront-ils vraiment opérationnels? Enfin, la maintenance: qui s’occupera de l’entretien une fois les forages terminés?

L’implication d’India Africa Investment dans une partie du projet pose aussi des questions. Comment cette entreprise a-t-elle été choisie? Les procédures d’attribution ont-elles été transparentes?

Les habitants de Bangui, Bimbo et Bégoua vivent avec une pénurie d’eau chronique. Certains quartiers passent des semaines sans eau courante. Les familles doivent acheter l’eau à prix d’or ou creuser des puits de fortune. Cette situation dure depuis des années.

Face à cette réalité, chaque nouvelle promesse est accueillie avec un mélange d’espoir et de scepticisme. Les Centrafricains ont appris à ne plus croire aux grandes annonces sans voir les résultats.

L’annonce de ces 100 forages arrive à un moment particulier. Les échéances électorales approchent, et les grands projets d’infrastructure fleurissent dans les discours officiels. Cette coïncidence n’échappe à personne.

Les Centrafricains ont déjà vécu cette situation. À chaque période électorale, les promesses se multiplient. Puis, après les élections, les projets traînent ou disparaissent purement et simplement.

Pour que ce programme réussisse là où les autres ont échoué, plusieurs conditions semblent nécessaires. D’abord, publier un budget détaillé avec les sources de financement. Ensuite, établir un calendrier précis avec des étapes vérifiables. Puis, créer un système de suivi indépendant. Enfin, impliquer les communautés locales dans le processus….

Au final, ce programme sera jugé sur ses résultats concrets. Peu importe la qualité des discours ou l’enthousiasme des cérémonies d’inauguration. Ce qui compte, c’est l’eau qui coulera dans les foyers.

Les prochains mois nous diront si cette initiative rejoint la longue liste des promesses oubliées ou si elle marque enfin un tournant dans la gestion des services publics centrafricains. Les citoyens attendent, observent et gardent espoir. Ils méritent mieux que de nouveaux discours….

 

Source: Corbeau News Centrafrique

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