des législatives sous haute tension

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Centrafrique : des législatives sous haute tension
Centrafrique : des législatives sous haute tension

Africa-PressCentrAfricaine. Dans un contexte sanitaire incertain, près de 1,8 million de Centrafricains sont appelés aux urnes dimanche en vue des élections législatives. Lors du premier tour qui se déroulait en même temps que la présidentielle fin décembre, moins d’un électeur sur trois seulement avait pu voter dans ce pays en guerre civile depuis huit ans.

La Centrafrique retient une nouvelle fois son souffle. Près de 1,8 million de Centrafricains sont appelés, dimanche 13 mars, à élire leurs députés dans 118 circonscriptions. Lors du premier tour qui s’était déroulé en même temps que la présidentielle fin décembre, moins d’un électeur sur trois seulement avait pu voter en raison de l’insécurité.

L’objectif est l’installation de la nouvelle législature avant le 3 mai prochain, comme l’impose la Constitution. Les défis logistiques restent les mêmes qu’au premier tour, mais l’Autorité nationale des élections assure être prête dans l’ensemble des circonscriptions.

Le retour du premier tour

Les électeurs ont commencé à voter pour ce second tour des législatives, mais aussi pour le premier dans de nombreux bureaux, là où l’accès aux urnes n’avait pas été assuré fin décembre, en pleine offensive des rebelles dans ce pays en guerre civile depuis huit ans.

Au lycée Barthélemy Boganda au petit matin, les électeurs étaient peu nombreux à l’ouverture des bureaux de vote, rapporte un journaliste de l’AFP dans la capitale de ce vaste État d’Afrique centrale, le deuxième pays le moins développé du monde selon l’ONU.

“Contrairement au 27 décembre, il n’y a pas un véritable engouement. Quand les gens votent une première fois, ils ne voient plus l’utilité de voter une seconde fois”, se désole Godefroy Mokoamanede, directeur d’un bureau d’études en sortant du bureau de vote.

Légitimité contestée du président réélu

Le 27 décembre, les premiers tours des élections présidentielle et législatives avaient été considérablement perturbés par l’annonce, une semaine plus tôt, de l’offensive sur Bangui d’une coalition des plus importants groupes armés qui occupaient depuis plusieurs années plus des deux tiers du territoire et avaient juré d’empêcher la réélection du président Faustin-Archange Touadéra.

Ce dernier a été réélu mais avec 53,1 % des voix de moins d’un tiers des inscrits, une grande majorité des bureaux de vote en dehors de Bangui n’ayant pu ouvrir ou bien ayant vu leurs opérations invalidées par la Cour constitutionnelle. La légalité de la présidentielle comme la légitimité de la réélection de Faustin-Archange Touadéra sont, depuis, fortement contestées par l’opposition.

L’enjeu de ce dimanche est faible. Le pouvoir de Faustin-Archange Touadéra devrait sans difficulté conserver sa majorité à l’Assemblée nationale, mais le scrutin pourrait être à nouveau perturbé par des violences dans les campagnes, où les rebelles se sont repliés et menacent toujours.

Depuis le début de leur offensive mi-décembre, les rebelles ont été repoussés uniquement grâce à l’engagement dans les combats de centaines de paramilitaires russes et de soldats rwandais, envoyés par Moscou et Kigali à la rescousse de Faustin-Archange Touadéra et d’une armée centrafricaine peu formée et mal équipée. Personne ne peut dire combien de temps ces forces resteront dans le pays.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a toutefois approuvé vendredi une résolution prévoyant d’augmenter progressivement de près de 3 000 Casques bleus les effectifs de la Minusca, sa force de paix en Centrafrique.

Avec AFP

vidéo:

Centrafrique : “en décembre, un électeur sur trois avait pu voter”

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