Africa-Press – CentrAfricaine. Le groupe parlementaire Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC) a protesté lundi 11 mars à 11h lors d’une conférence de presse la décision prorogeant la sanction à l’endroit du parti.
Apres la mort du président fondateur André Kolingba le 10 février 2010, le parti RDC a connu plusieurs mutations au niveau de son leadership, assuré respectivement par Louis Pierre Gamba de 2010 à 2015, Désiré Nzanga Bilal Kolingba d’octobre 2015 au 25 avril 2021 date de son décès tragique. Sa succession a ouvert la voie à la crise que connait ce parti jusqu’à ce jour. Cette crise interne dont l’épilogue s’est soldé par l’existence de deux organes concurrents de direction du parti à savoir, le bureau politique issu du 5ème congrès et le bureau politique provisoire.
Ce bicéphalisme nauséabond a impacté négativement l’image du parti dans la société centrafricaine et désorienté plus d’un militant. Les actions devant les cours et tribunaux du pays se sont soldées par un échec retentissant dont le dernier est l’organisation d’un congrès avorté qui a eu pour conséquence, la suspension des activités du parti sur toute l’étendue du territoire pendant une période de trois (3) mois par le ministre en charge de l’Administration du territoire à titre conservatoire.
Par ailleurs, des imminents cadres du parti ont entrepris des médiations internes en vue de réconcilier les militants sans succès. C’est ainsi que le groupe parlementaire a repris le flambeau, proposant aux militantes et militants un plan de sortie de crise à l’approche des échéances électorales locales. Ceux-ci ont rencontré toutes les entités du parti y compris les deux bureaux politiques en belligérance. Le comité Directeur a été sollicité et celui-ci a donné aux élus (les députés) du parti mandat, de convoquer une session extraordinaire du comité Directeur le 02 mars 2024. Faisant suite à ces résolutions, le groupe parlementaire RDC présidé par l’Honorable Mathurin MASSIKINI a introduit une requête au Ministre en charge de l’Administration du territoire, sollicitant une autorisation exceptionnelle en vue de la tenue de la session extraordinaire des Membres du comité Directeur en vue préparer le congrès unitaire pour sortir le RDC de la crise.
Grande fut la surprise du groupe parlementaire RDC de recevoir un courrier du Ministre en charge de l’Administration du territoire en date du 29 février 2024 réservant une fin de non-recevoir à leur demande allant jusqu’à denier au comité Direction du RDC ses pouvoirs. Comme si cela ne suffisait pas, le Ministre a pris la décision jugée infondée et injustifiée par le groupe parlementaire, sous le n° 002/MAT/DIRCAB/DAPSEP/SAP du 29 février 2024 portant prorogation de trois (3) mois, la suspension à titre provisoire des activités du RDC sur toute l’étendue du territoire.
« Aujourd’hui, le groupe parlementaire décide de mettre à disposition de l’opinion nationale et internationale, des militant (e)s ce qui se passe au sein de notre parti. Le groupe parlementaire est vraiment déçu de cette décision parce que nous ne comprenons pas le pourquoi. Alors, que, le ministre nous a encouragé, motivé d’aller réfléchir et de trouver les pistes de sortie de cette crise et nous sommes allés faire le travail. Nous avons rencontré la base, les entités du parti, les MCD qui sont les patrons du parti, nous avons eu mandat de proposer un plan de sortie de crise et de convoquer une session extraordinaire du comité Directeur. Mais nous étions surpris de recevoir un courrier interdisant la tenue de cette session», expliqué le député Rodrigue Bicilo, rapporteur du groupe parlementaire du parti RDC.
Pour lui, « cette décision du Ministre prouve à suffisance la volonté manifeste du gouvernement d’empêcher notre parti de participer aux élections locales à venir, de faire disparaitre le RDC sur l’échiquier politique national. Le RDC rejette avec fermeté ce plan machiavélique et qualifie cette décision d’arbitraire et de forfaiture ».
Face à cette situation, le RDC, par la voix de son groupe parlementaire lance un appel solennel et pressant au président de la République chef de l’Etat, garant des institutions nationales et au 1re Ministre chef du gouvernement, de mettre un terme à cette « tentative délibérée d’élimination du RDC sur la scène politique nationale ».
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