Ambassade de France Rejette Actes d’État Civil Centrafricains

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Ambassade de France Rejette Actes d'État Civil Centrafricains
Ambassade de France Rejette Actes d'État Civil Centrafricains

Africa-Press – CentrAfricaine. L’administration centrafricaine vient de franchir un nouveau seuil de discrédit. Ses documents officiels ne sont plus reconnus par l’ambassade de France à Bangui. Actes de naissance, jugements supplétifs, certificats divers: tout est désormais suspect. Pour Paris, un papier estampillé “République Centrafricaine” n’a plus aucune valeur probante.

Les Centrafricains de la diaspora savent très bien ce qui se passe dans le pays. Les documents officiels de leur pays ne valent plus rien. Ceux qui tentent de faire venir leurs enfants en France découvrent amèrement cette nouvelle réalité. Ils fournissent les actes de naissance. L’ambassade les refuse. Ils produisent des jugements supplétifs. L’ambassade exige des contre-vérifications à la source. Même pour un enfant déjà reconnu français, l’ambassade impose désormais un deuxième acte de reconnaissance établi par la mairie française du lieu de résidence des parents.

Cette procédure, inédite dans sa systématisation, sidère les familles. “On nous traite comme des fraudeurs alors que nos documents sont authentiques”, témoigne un parent établi en région parisienne. Beaucoup attendent depuis des mois une réponse de l’ambassade. Leurs enfants restent bloqués à Bangui, séparés de leurs parents, pris en otages d’une crise de confiance administrative sans précédent.

Le discrédit ne s’arrête pas aux actes d’état civil. Le permis de conduire centrafricain, jadis échangeable contre un permis français, a perdu toute reconnaissance. Même avec trente ou quarante ans de conduite au compteur, un Centrafricain arrivant en France doit repasser intégralement l’auto-école. Code de la route, conduite accompagnée, examen pratique: tout est à refaire comme un débutant de dix-huit ans.

Cette mesure frappe particulièrement les Centrafricains qui s’installent en France pour travailler. Sans permis français, impossible de conduire légalement. Et refaire l’auto-école coûte entre 1 500 et 2 000 euros, une somme inaccessible pour beaucoup.

Pourquoi cette défiance? La réponse tient en un mot: corruption. À Bangui, tout s’achète. Un acte de naissance? Quelques billets suffisent. Un jugement supplétif antidaté? Pas de problème si le prix est bon. Un permis de conduire sans jamais avoir touché un volant? C’est possible aussi.

Cette marchandisation généralisée des documents officiels a fini par détruire toute crédibilité de l’administration centrafricaine. Les chancelleries étrangères le savent. Elles ont vu passer trop de faux papiers pour continuer à faire confiance. Résultat: tous les documents centrafricains sont désormais considérés comme potentiellement frauduleux jusqu’à preuve du contraire.

L’ambassade de France justifie officiellement son durcissement par “la multiplication des cas de fraude documentaire constatés ces dernières années”. Traduction: trop de faux actes de naissance, trop de jugements supplétifs bidonnés, trop de permis de conduire achetés sans examen.

Certains Centrafricains y voient autre chose. Pour eux, ce durcissement est une forme de représailles françaises contre le rapprochement entre Bangui et Moscou. Depuis que le régime Touadéra a choisi Wagner et Poutine, Paris aurait décidé de compliquer la vie administrative des Centrafricains pour manifester son mécontentement.

Cette lecture géopolitique n’est pas totalement infondée. La France a effectivement perdu son influence en Centrafrique. Elle ne peut plus intervenir militairement. Elle ne dicte plus les choix politiques. Alors peut-être utilise-t-elle les procédures consulaires comme outil de pression indirecte contre le régime.

Mais ce serait une erreur de tout réduire à cette dimension. La vérité, c’est que l’administration centrafricaine est objectivement pourrie. La corruption y est tellement systémique que n’importe qui peut obtenir n’importe quel faux document. Les ambassades étrangères ont des raisons légitimes de se méfier.

Ce qui se passe avec l’ambassade de France n’est qu’un exemple d’un problème beaucoup plus large. La Centrafrique est en train de devenir un État failli aux yeux de la communauté internationale. Un pays dont les institutions ne fonctionnent plus. Un pays dont les documents officiels ne valent plus rien. Un pays où tout se négocie, tout s’achète, tout se falsifie.

Quand une administration perd toute crédibilité au point que ses actes officiels ne sont plus reconnus par les chancelleries étrangères, c’est que l’État est dans un stade de décomposition avancée.

D’autres pays suivront probablement l’exemple français. Les États-Unis, le Canada, les pays européens vont progressivement durcir leurs procédures de vérification des documents centrafricains. D’ailleurs Espagne commence pour elle. Peut-être même qu’à terme, certains pays refuseront purement et simplement de reconnaître tout document émis par l’administration centrafricaine.

Le principal responsable de ce naufrage, c’est le régime Touadéra. C’est lui qui a laissé la corruption gangrener toute l’administration. C’est lui qui a nommé des incompétents à tous les postes clés. C’est lui qui a transformé les services publics en mafias où tout se monnaye.

Touadéra ne gouverne pas. Il règne sur un système mafieux où chacun se sert. Les directeurs d’administration vendent les postes. Les chefs de service vendent les documents. Les agents vendent leurs tampons. Et tout le monde s’enrichit pendant que l’État s’effondre.

Les Centrafricains ordinaires paient le prix de cette débâcle. Leurs documents ne valent plus rien à l’étranger. Leurs diplômes sont suspects. Leurs actes de naissance sont contestés. Leurs permis de conduire sont refusés. Ils sont devenus des citoyens d’un pays fantôme dont même les papiers officiels n’ont plus de valeur légale.

Comment sortir de cette situation? Il faudrait d’abord assainir l’administration. Sanctionner les agents corrompus. Mettre en place des systèmes de contrôle fiables. Numériser les registres d’état civil pour éviter les falsifications. Former les agents. Payer correctement les fonctionnaires pour qu’ils ne soient plus tentés de vendre leurs services.

Mais tout cela nécessite une volonté politique. Et cette volonté n’existe pas. Touadéra ne fera rien parce que le système corrompu actuel lui profite. Ses proches en bénéficient. Ses alliés s’en servent. Pourquoi changerait-il un système qui l’arrange?

Alors la Centrafrique va continuer à s’enfoncer. Ses documents officiels vont perdre toute valeur. Ses citoyens vont être traités comme des fraudeurs potentiels partout dans le monde. Et l’État centrafricain va achever sa transformation en État failli, incapable même de produire des papiers officiels crédibles.

Source: Corbeau News Centrafrique

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