Africa-Press – CentrAfricaine. La République centrafricaine a franchi une étape importante dans la protection des droits des femmes avec la ratification du Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique. Cette décision, annoncée le 26 août, a été accueillie favorablement par Amnesty International, qui y voit un progrès nécessaire mais insuffisant.
Abdoulaye Diarra, chercheur senior à Amnesty International, qualifie cette ratification de “mesure bienvenue et longuement attendue”. L’organisation de défense des droits humains espère que cette signature permettra de lutter efficacement contre les violences basées sur le genre qui affectent particulièrement les femmes et les filles centrafricaines.
Les statistiques du Fonds des Nations Unies pour la population demeurent alarmantes. Plus de six femmes centrafricaines sur dix sont mariées avant leurs dix-huit ans, tandis que 22 % des femmes et filles âgées de 15 à 49 ans subissent une forme de mutilation génitale. Ces pratiques entravent l’éducation, la santé et le bien-être de millions de Centrafricaines.
Amnesty International insiste toutefois sur la nécessité de transformer cette ratification en actions concrètes. L’organisation demande aux autorités de Bangui d’adopter une loi globale contre les violences basées sur le genre, de renforcer le système judiciaire et d’améliorer les services d’aide aux victimes. Elle recommande également des campagnes de sensibilisation dans les communautés rurales.
Le Protocole de Maputo, établi par l’Union africaine en 2005, compte désormais 46 pays signataires sur les 55 États membres de l’organisation continentale. Seuls le Niger et le Tchad, en Afrique de l’Ouest et centrale, n’ont pas encore ratifié cet instrument juridique international.
Cette ratification intervient deux ans après l’adoption de la nouvelle Constitution centrafricaine de 2023, qui consacre l’égalité entre hommes et femmes et leur représentation équitable dans les institutions publiques. Les autorités de Bangui disposent maintenant d’un cadre juridique international renforcé pour protéger les droits des femmes.
L’engagement pris par la République centrafricaine ouvre la voie à des transformations sociales profondes. La mise en œuvre effective de ce protocole nécessitera une approche coordonnée impliquant l’État, la société civile et les communautés locales pour changer les mentalités et garantir l’autonomisation des femmes centrafricaines.
Source: Corbeau News Centrafrique
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