Bangui : une altercation entre les militaires au quartier Walingba a failli dégénérer à un bain de sang

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Bangui : une altercation entre les militaires au quartier Walingba a failli dégénérer à un bain de sang
Bangui : une altercation entre les militaires au quartier Walingba a failli dégénérer à un bain de sang

Africa-Press – CentrAfricaine. Un conflit entre militaires au quartier Walingba, à Bangui, a frôlé la catastrophe, révélant un manque inquiétant de discipline au sein de l’armée centrafricaine.

Le 25 avril 2025, vers 13 heures, le quartier Walingba, dans le 5ème arrondissement de Bangui, a été agité par un incident grave impliquant des membres des Forces armées centrafricaines (FACA). Une dispute entre soldats, initialement anodine, a dégénéré en une confrontation violente, menaçant la tranquillité d’un quartier résidentiel et exposant les failles profondes d’une institution militaire en proie à l’indiscipline.

En effet, tout commence lorsqu’un membre de la garde présidentielle, originaire de Ouanda-Djallé, dans la préfecture de la Vakaga, et résidant au quartier Walingba avec sa famille, accompagne son supérieur hiérarchique à son domicile, probablement pour partager un repas après une journée de service. Ne trouvant rien à manger, les deux militaires décident de se rendre dans un restaurant. En chemin, ils croisent une femme militaire, disant une préfate, une connaissance de cet élément du garde présidentiel. Les salutations, d’abord cordiales, tournent au conflit lorsque le garde demande à la préfate de saluer son supérieur selon le protocole militaire, car c’est son chef aussi. Loin de s’exécuter, elle répond par des insultes virulentes, suggérant un manque de respect ou une possible influence de l’alcool.

Indigné, le chef militaire exige des excuses de la part de cette jeune fille très insolant et irrespectueuse. La jeune fille, au lieu de se calmer, intensifie ses propos injurieux. La situation devient explosive, et le chef militaire menace de recourir à la force. Grâce à l’intervention rapide du garde présidentiel, qui sépare les protagonistes, une altercation physique est évitée. Les deux hommes quittent les lieux pour se rendre dans d’autre quartier de la capitale à la recherche d’un repas, tandis que la militaire regagne son domicile, également situé à Walingba.

L’incident prend une tournure plus grave peu après. La femme militaire, accompagnée d’un autre soldat – peut-être un proche, et de jeunes du quartier, se rend au domicile du garde présidentiel. Armé et animé par la colère, le groupe profère des menaces et des insultes contre la mère de cette famille. Le militaire, qui est armé parmi la foule commence à insulter tout les membres de cette famille qu’il accuse d’appartenir à l’ethnie Goula, une communauté centrafricaine établie dans la préfecture de la Vakaga, tout en utilisant ce terme comme une insulte pour les tenir responsables des troubles dans le pays. Forçant l’entrée de la maison, ils trouvent un pasteur, venu rendre une visite familiale de courtoisie. Le Pasteur, parlant calmement au militaire pour lui demander ce qui se passe exactement, celui-ci le répond par intimidation, le menaçant de mort s’il ouvre encore sa bouche.

La fouille du domicile s’avère infructueuse: le garde présidentiel est absent. Le groupe s’en prend alors à la mère de famille, qui tente de se défendre avec véhémence. Elle nie catégoriquement appartenir à l’ethnie Goula, expliquant que ces accusations ravivent la douleur de la perte de ses enfants, tués par des membres de cette communauté lors de violences passées. Elle ajoute, avec la colère: « Si vous cherchez les Goula, allez à l’Assemblée nationale, au ministère de la Justice, dans le gouvernement. Vous les trouverez là-bas, pas ici ». Malgré ses explications, les insultes persistent, et le groupe finit par se retirer.

Informé de l’attaque, le garde présidentiel revient chez lui armé, prêt à affronter les agresseurs. Ses parents parviennent à le calmer, évitant une escalade qui aurait pu plonger le quartier dans la violence. Cet épisode, bien que contenu, pose une question lancinante: comment une armée censée garantir la sécurité peut-elle tolérer de tels débordements ?

Les faits survenus à Walingba s’inscrivent dans une série d’incidents impliquant des militaires. Des troubles similaires, comme ceux causés par des soldats au quartier Yakité, ou des actes de violence contre des civils relayés sur les réseaux sociaux, révèlent un problème systémique au sein des FACA. L’indiscipline, le mépris de la hiérarchie et l’usage abusif des armes minent la crédibilité de l’institution. Le chef d’état-major, le général Zéphirin Mamadou, est sous pression. Malgré ses visites dans les bases militaires et ses engagements à sanctionner les fautifs, les dérapages se multiplient, alimentant un sentiment d’impunité.

La République centrafricaine, encore touchée par des décennies de conflits, ne peut se permettre une armée aussi désorganisée. Une réforme urgente est nécessaire: renforcement de la formation, application stricte des sanctions et promotion d’une culture de respect et de cohésion. L’incident de Walingba, impliquant une famille de Wanda-Djallé injustement ciblée, doit alerter les autorités. Au-delà des tensions ethniques mal placées, c’est l’avenir de l’institution militaire et de la stabilité nationale qui est en jeu. L’heure est à l’action…

Source: corbeaunews

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