Africa-Press – CentrAfricaine. Le processus de désarmement promis dans l’accord de N’Djamena du 19 avril bute sur des exigences techniques très floues.
Deux cérémonies symboliques avaient donné le ton. Le 12 juillet dans la Ouaka, une dizaine de combattants de l’UPC ont remis leurs armes. Cinq jours plus tard à Koui, dans l’Ouham-Pendé, douze éléments du mouvement 3R ont fait de même. Ces gestes semblaient annoncer un démarrage prometteur du désarmement prévu par l’accord signé avec les groupes rebelles.
Mais l’opération s’est arrêtée net à Koui et à Maloum. Le Service national de désarmement, démobilisation et réintégration a suspendu les activités, évoquant des « problèmes techniques ». La reprise était annoncée pour le 22 juillet. En réalité, un différend majeur oppose le gouvernement aux groupes armés.
En effet, les autorités centrafricaines exigent désormais pour chaque opération du désarmement, que chaque combattant remette 500 munitions minimum, contre 100 lors du précédent processus de 2019. Cette nouvelle condition provoque l’incompréhension des groupes armés. « Où voulez-vous qu’on trouve ces munitions? », s’interroge un responsable du 3R contacté par CNC.
Les mouvements rebelles y voient une stratégie pour limiter le nombre de désarmés. Selon eux, cette exigence permettrait au gouvernement de restreindre l’opération à une cinquantaine de combattants par site, en prétextant l’insuffisance des munitions collectées.
Le blocage paralyse l’application de l’accord de paix sur le terrain. Les négociations continuent officiellement, et la date de reprise du désarmement à Koui et à Maloum est prévue pour le mardi 22 juillet. D’autres sites restent dans l’attente comme dans plusieurs localités des préfectures de la Mambéré-Kadéï, de la Nana-Mambéré, de la Basse-Kotto et de la Haute-Kotto.
Cette querelle technique cache-t-elle une volonté politique de vider l’accord de sa substance? Ou témoigne-t-elle simplement d’une préparation défaillante des autorités centrafricaines? La réponse conditionnera l’avenir d’un processus de paix déjà fragile….
Source: Corbeau News Centrafrique
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