Africa-Press – CentrAfricaine. La semaine précédant les élections a été cauchemardesque pour Zémio, chef-lieu de la sous-préfecture du Haut-Mbomou. Du 24 au 28 décembre, cette commune a connu une succession de violences: disparition mystérieuse, meurtre sauvage et fusillades. Le scrutin s’est déroulé dans un climat de terreur.
Tout débute dans la journée du 24 décembre. Les festivités de Noël commencent à se battre, mais à Zémio, un jeune homme décide de travailler pour nourrir sa famille. Il prépare, comme il a l’habitude de le faire toujours, de l’huile de palme selon la méthode traditionnelle. Rien d’inhabituel dans cette tâche qu’il connaît par cœur. Il découpe les régimes de palme avec soin, les jette dans une grande marmite remplie d’eau, puis allume le feu. La préparation bout tranquillement sur le feu.
Le jeune réalise qu’il manque d’eau. Il pose ses outils et part en chercher. Quelques minutes tout au plus. Mais ces quelques minutes vont changer le cours des choses. L’homme ne revient jamais. Personne ne le voit repartir, personne ne l’entend crier. Il s’évapore dans la nature comme par enchantement. Sa famille s’inquiète rapidement et lance les recherches. En vain. Aucune trace, aucun indice, aucune explication. Le mystère reste entier à ce jour.
Cette disparition sème déjà le trouble dans la localité quand survient un second drame, encore plus glaçant. Quelques heures après la disparition du jeune fabricant d’huile, un chasseur débarque à Zémio. Il revient de la brousse avec le produit de sa chasse. Des gibiers qu’il compte vendre aux habitants de Zémio pour la fête de fin d’année. Les affaires marchent bien ce jour-là. Une fois ses marchandises écoulées, l’homme reprend la route vers son village, satisfait de sa journée.
Mais le destin en a décidé autrement. Sur le chemin du retour, il tombe nez à nez avec des mercenaires russes et syriens du groupe Wagner. Ces derniers patrouillent dans la zone depuis quelque temps et leur présence inquiète déjà les populations à Zémio. Le chasseur n’a pas le temps de comprendre ce qui lui arrive. Les Wagner l’arrêtent. Ce qui suit dépasse l’entendement.
Les proches du chasseur partent à sa recherche après plusieurs heures sans nouvelles. Ils découvrent d’abord ses deux chaussures abandonnées sur le sentier. Mauvais présage. Puis, quelques mètres plus loin, c’est l’horreur absolue. Le corps gît au sol, décapité. La tête repose d’un côté, le tronc de l’autre. La scène est insoutenable. Mais tout le monde comprend immédiatement qui a fait le coup.
Les mercenaires russes ont leur signature. Une méthode que les habitants reconnaissent sans hésitation. Plusieurs témoins les ont vus passer dans le secteur quelques minutes avant la macabre découverte. La chronologie ne laisse aucun doute. Personne n’ose accuser ouvertement ces hommes armés, mais chacun sait. La terreur s’installe durablement dans les esprits.
Zémio n’a pas le temps de panser ses plaies. Dans la nuit du 27 au 28 décembre, alors que le pays s’apprête à voter dans quelques heures, de nouvelles violences éclatent. Il est entre deux et trois heures du matin quand retentissent les premiers coups de feu. Des détonations sèches qui déchirent le silence nocturne à l’entrée de la ville. Les habitants se réveillent en sursaut, le cœur battant. Personne ne comprend ce qui se passe dehors. La peur les cloue à l’intérieur de leurs maisons.
Puis arrivent des camions. Des véhicules transportant des commerçants sénégalais en provenance de Bangassou pour leurs activités commerciales à Zémio. Le convoi semble pris dans quelque chose de grave. Des miliciens Azandé auraient tiré sur les camions, racontent certains. D’autres parlent plutôt d’une fusillade menée intentionnellement par les soldats FACA. Les versions divergent selon les témoins. Chacun raconte ce qu’il a perçu depuis sa cachette, dans la confusion et l’obscurité.
Source: Corbeau News Centrafrique
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