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L’embargo sur les armes constituait, selon les autorités, la cause principale des difficultés du pays. Levé depuis plus d’un an, il n’a rien changé à la situation de l’armée. Le défilé national du premier décembre dernier a transformé cette promesse non tenue en humiliation publique.
Le Président Touadera et son clan ont passé des années à répéter le même discours dans toutes les enceintes internationales. Aux Nations unies, lors des rencontres bilatérales, devant chaque tribune disponible, Bangui réclamait la fin de cette mesure restrictive. La Russie et la Chine appuyaient systématiquement cette revendication qui occupait le cœur de la diplomatie centrafricaine.
Pourtant, maintenant que cette barrière n’existe plus depuis plus de douze mois, personne ne voit les résultats annoncés. L’armée nationale n’a pas reçu d’équipements neufs. Les soldats continuent de manquer de tout. Le pouvoir préfère masquer cette défaillance plutôt que d’assumer publiquement son incapacité à tenir parole.
La parade du 1er décembre sur l’avenue des Martyrs a offert une démonstration édifiante de cette stratégie du mensonge. Comme chaque année depuis plus de cinquante ans, ce défilé rassemble formations militaires et civiles dans un grand rassemblement censé honorer la nation. Mais cette fois, le stratagème employé par les organisateurs a fini par éclater au grand jour.
L’État-major et le ministère de la défense ont placé les soldats selon un plan bien calculé. Les militaires placés sur les côtés extérieurs visibles des troupes défilées portaient des uniformes flambant neufs et des chaussures impeccables. Les caméras filmaient ces hommes bien habillés qui donnaient l’impression d’une armée moderne et fonctionnelle. Mais au milieu des rangs, dissimulés derrière cette vitrine propre, se trouvaient des militaires aux tenues délabrées et sales.
Dans les pick-up qui défilaient également, la même technique avait été appliquée. Les éléments assis sur les bords du véhicule arboraient des équipements neufs tandis que ceux installés au milieu portaient des habits délabrés et usés. Cette architecture visuelle visait à tromper les observateurs en leur offrant une image flatteuse tout en cachant la misère réelle de nos forces de défense et de sécurité intérieure.
Mais attendez, ce stratagème s’est effondré brusquement et de manière spectaculaire quand un véhicule de la garde présidentielle est tombé en panne en plein milieu du parcours du défilé. Les militaires ont dû descendre précipitamment pour pousser leur pick-up défaillant et le sortir de l’avenue sous les regards stupéfaits des spectateurs. À ce moment précis, impossible de maintenir l’illusion.
Les soldats qui sont sortis du véhicule portaient des uniformes dans un état lamentable. Sales, déchirés, totalement inadaptés à une parade officielle. Le contraste avec leurs camarades positionnés sur les côtés était saisissant. Les Centrafricains présents ont alors commencé à observer plus attentivement le reste du défilé et ont découvert progressivement l’étendue de la supercherie.
Cette manipulation vient directement des conseillers russes de Wagner qui entourent le président Touadéra et le chef d’État-major. Ces mercenaires leur donnent ce genre de tactiques pour donner une apparence de puissance là où il n’y a que du vide. Mais aucune astuce de présentation ne peut remplacer des moyens concrets.
L’armée centrafricaine manque de tout: armes, véhicules, uniformes, chaussures. Seuls les éléments de Wagner possèdent du matériel correct. Les forces nationales survivent avec des ressources dérisoires pendant que le régime continue d’affirmer que la situation s’améliore. Un an après la levée de l’embargo tant réclamée, les soldats centrafricains n’ont toujours pas reçu les équipements promis. Les pick-up tombent en panne lors des défilés officiels et les uniformes partent en lambeaux
Source: Corbeau News Centrafrique
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